L'or noir devrait permettre à ce pays d'Afrique centrale de booster sa croissance à 10,5% pour 2014. Le secteur pèse 20% du PIB national. La relance de la productivité agricole ainsi que les investissements dans les infrastructures devraient soutenir cette tendance. Avec un chiffre à envier de 10,5% de croissance pour cette année - contre 3,9% en 2013 - le Tchad est en train de réussir un exceptionnel bond en avant. La machine repart en trombe grâce aux hydrocarbures principalement. Coface prévoit en effet une hausse importante du PIB pétrolier - qui pèse 20% du taux national - sur l'année en cours et celle à venir. La relance de plusieurs projets et l'entrée en production de nouveaux sites, exploités principalement par les géants chinois et canadiens CNPC et Griffiths. «La production d'or noir pourrait être portée de 105.700 barils/jours en 2013 à respectivement 148.500 puis 186.600 b/j», projette-t-on auprès des économistes de l'assureur-risques. L'or noir a toutefois son lot d'instabilité. La forte dépendance qui caractérise l'économie tchadienne au pétrole, rend cette dernière très vulnérable aux chocs endogènes produits par les fluctuations du cours du brut sur les marchés internationaux. «Cette dépendance restera forte dans les années à venir même si la production est appelée à diminuer progressivement après 2015 en l'absence de nouvelles découvertes». Pour avoir une idée sur l'importance stratégique de ce secteur, il faut savoir qu'il est actuellement à l'origine de 74% des recettes budgétaires de l'Etat et constitue près de 90% des exportations de marchandises. Diversification Le pétrole ne sera toutefois pas le seul facteur de la dynamique croissante de l'économie tchadienne. Le secteur agricole, par ailleurs, devrait reprendre des couleurs cette année, après avoir «retrouvé son niveau tendanciel en 2013, suite à une récolte exceptionnelle l'année précédente». Il faut savoir que l'agriculture pèse près de 23% du PIB, y compris le bétail et la sylviculture. Les investissements dans le secteur des infrastructures devraient également se poursuivre pour donner du souffle aux secteurs du BTP. Le pays a également renforcé son offre énergétique avec la mise en service de la nouvelle station électrique de la raffinerie de Djermaya, une aubaine pour les industriels. Quant aux services, la dynamique est surtout portée par le commerce, les télécommunications et le secteur bancaire. Sur un volet purement macro, l'inflation a connu un léger recul en 2013 au grand bonheur des ménages, mais devrait être dans la moyenne régionale qui est de 3% à fin 2014.