Un 1er mai pas comme les autres à Casablanca, cœur battant de l'économie nationale. Pour la première fois dans l'histoire du Royaume, la majorité absolue des travailleurs, unis sous le même leitmotiv, n'a pas battu le pavé. La plupart des places habituellement animées de la capitale économique étaient désertes et les grandes artères quasiment vides. La journée du 1er mai 2015 fait donc l'exception. Et pour cause, la décision de quatre centrales syndicales parmi les plus représentatives : l'Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération démocratique du travail (FDT), et l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) de boycotter les festivités de la fête du travail en signe de protestation contre ce qu'elles qualifient de politique «impopulaire» du gouvernement. Plusieurs actions syndicales prévues ce mois Face à l'impasse du dialogue social, qui doit reprendre ce mois-ci, les syndicats ont donc eu la conviction qu'ils n'ont rien d'alléchant à annoncer à leurs bases pour fêter, comme il se doit, le 1er mai : ni augmentation de salaires, ni baisse d'impôt, ni exonération fiscale, ni réforme du régime de retraite, des revendications essentielles pour les salariés. Pour les centrales syndicales ayant boycotté les festivités du 1er mai, leur décision est «inédite dans les annales du mouvement syndical au Maroc». Ces syndicats, qui avaient adressé, le 02 avril dernier, une lettre au gouvernement lui demandant de tenir des rencontres pour discuter le plus tôt possible de leurs revendications, promettent une série d'actions durant le mois de mai pour amener le gouvernement et les parties prenantes à la table des négociations. Leur ultime objectif est «la défense des libertés et des droits des travailleurs et la préservation de la dignité», disent-ils.