La problématique de l'emploi est aujourd'hui au coeur des préoccupations. Ces derniers mois, plusieurs institutions internationales manifestaient leur engagement auprès du Maroc afin de garantir une meilleure employabilité des jeunes. Après le FMI qui a livré «sa recette», c'est au tour de la Banque mondiale de maintenir le cap de ses engagements financiers La problématique de l'emploi au Maroc semble être au cœur des préoccupations des organismes internationaux. Après l'accent mis par le FMI sur la nécessité pour le Maroc de prioriser la problématique de l'emploi, c'est au tour de la Banque mondiale de débloquer les fonds nécessaires. Le Conseil des administrateurs de l'institution a approuvé, la semaine dernière, un projet d'un montant de 100 millions de dollars afin d'appuyer «les efforts engagés par le gouvernement marocain pour stimuler l'embauche et améliorer la qualité des emplois». Dans son détail, le projet devra s'articuler autour de plusieurs grands objectifs, à savoir notamment celui de veiller à ce que les compétences acquises par les élèves dans le cadre de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle soient en phase avec les besoins du marché du travail, de rendre les services de l'emploi plus efficaces et accessibles aux catégories défavorisées de la population, promouvoir les micro-entreprises tout en donnant à leurs nombreux employés la possibilité d'intégrer le secteur formel et renforcer la gouvernance du marché du travail. Baptisé «Second prêt à l'appui de la politique de développement sur les compétences et l'emploi» (SEDPL2), cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un programme composé de deux projets consacrés à l'emploi. Un des principaux objectifs du SEDPL2 est de faciliter le passage de l'école à la vie active et à l'insertion dans le milieu du travail. Accompagner la réforme de l'éducation La réforme des programmes d'éducation et de formation devrait selon les objectifs affichés, améliorer les perspectives d'embauche des diplômés en les aidant à acquérir des qualifications appropriées aux besoins du marché du travail. Au même moment, elle devrait également renforcer l'efficacité des services de l'emploi afin de guider ces diplômés vers les postes disponibles sur le marché. Dans la même lignée, le projet devra assurer le soutien des dispositions que les pouvoirs publics ont prévu de prendre pour élargir la couverture des services de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC) au-delà des diplômés afin de l'étendre aux personnes moins qualifiées. Par ailleurs, le SEDPL2 aura pour mission d'appuyer la création d'un nouveau statut juridique pour les personnes travaillant à leur propre compte et souhaitant quitter l'économie informelle pour s'acquitter des impôts, en contrepartie d'avantages tels que l'accès au crédit et une couverture de sécurité sociale abordable. À terme, le projet devra contribuer à l'amélioration de la qualité et de la disponibilité des données nécessaires à la prise de décisions quant à l'action à mener dans le domaine de l'emploi. Pour Simon Gray, directeur des opérations pour la région du Maghreb à la Banque mondiale : «Le chômage reste un problème de développement fondamental pour le Maroc». Un train en marche La Banque mondiale estime aujourd'hui que le gouvernement prend des mesures significatives afin d'améliorer la façon dont les institutions répondent aux besoins des jeunes en leur permettant d'acquérir les compétences les plus utiles sur le marché du travail et de se créer eux-mêmes des débouchés. Rappelons que le gouvernement marocain prend aujourd'hui un certain nombre de mesures dans la perspective de la mise en œuvre du second projet du programme avec notamment la signature avec treize nouveaux prestataires privés de services de formation professionnelle. Ceci sans oublier le lancement d'un programme de soutien aux organisations non gouvernementales afin d'offrir des programmes de formation aux jeunes non scolarisés issus de milieux défavorisés. Les autorités ont également annoncé la mise en œuvre d'un programme pilote de 18 mois dont l'objectif est d'étendre les services de l'ANAPEC aux non-diplômés dans cinq agences. À cela s'ajoute l'adoption du projet de loi sur la promotion des micro-entreprises ou encore la mise en place de l'Observatoire national de l'emploi. Tous les moyens semblent donc être mis en œuvre pour enfin solutionner la problématique de l'emploi, qui reste une des problématiques socio-économiques majeures du pays.