La filiale camerounaise de l'ONEP et l'opérateur téléphonique ont trouvé un accord pour permettre à leurs clients communs de régler leurs factures de consommation d'eau potable par téléphone portable, pour ne plus faire la queue aux guichets. Finies les longues files d'attente devant les guichets de la Camerounaise des eaux (CDE) pour régler la facture de consommation d'eau potable. Concessionnaire depuis 2007 de la production et de la distribution de l'eau potable au Cameroun, cette filiale de l'ONEP (Office national de l'eau potable) a en effet signé le mardi 28 octobre dernier un partenariat avec l'opérateur de téléphonie mobile Orange Cameroun, filiale de France Télécom. Ce partenariat a pour but de permettre désormais aux clients de la CDE de régler leurs factures à distance à partir de leur téléphone portable, en utilisant l'application «Orange Money» développée par Orange Cameroun, deuxième opérateur du marché camerounais, avec plus de 37% de parts de marché. Concrètement, il s'agit pour le client de la CDE et d'Orange Cameroun de ne plus venir s'aligner au guichet, comme c'est le cas jusqu'à présent pour payer sa consommation d'eau potable. Il lui suffit d'entrer dans l'application «Orange Money» sur son téléphone portable et quel que soit le lieu où il se trouve au Cameroun ou à l'étranger. En suivant les indications, il fait débiter le montant de la facture d'un compte «Orange Money» qu'il aura préalablement ouvert et approvisionné. Célérité Cette convention va être implémentée dès cette semaine dans deux des principales agences CDE de la ville de Douala. «Ce partenariat (...) ouvre une nouvelle ère dans notre recherche permanente d'amélioration de la qualité du service rendu aux abonnés», affirme le Marocain Brahime Ramdane, directeur général de la CDE. Ce dernier a également indiqué au cours de la cérémonie de signature de ce contrat que le paiement des factures d'eau à travers Orange Cameroun va permettre de répondre aux demandes exprimées par la clientèle de l'entreprise, à savoir la célérité dans le traitement des factures en vue du désengorgement des guichets. Il n'a pas manqué au passage d'égrainer le chapelet des avantages qu'apporte «ce service à valeur ajoutée». Selon son énumération en effet, il permettra à la CDE de diversifier les modes de paiement, faciliter le paiement des factures, désengorger les caisses, évaluer et suivre en temps réel le flux des encaissements, sécuriser les fonds et améliorer la qualité de service pour une plus grande satisfaction de ses clients. Orange Cameroun de son côté a cité entre autres la transparence qu'apporte ce partenariat, lequel se traduit par «une disponibilité de l'information dès le chargement de la facture dans Orange Money», c'est-à-dire avant même le dépôt de la facture physique aux domiciles des clients. Evoquant aussi la sécurité qui est garantie par la saisie d'un code secret avant le paiement des factures. Tendance Selon la direction générale de la CDE, la concrétisation de ce partenariat avec Orange Money entre dans le cadre de la «nouvelle ère commerciale» dans laquelle l'entreprise est entrée. Elle a en effet commencé avec la mise en œuvre progressive d'une nouvelle application de gestion commerciale dénommée Gescom 3. Expérimentée pour l'instant dans les agences CDE de Douala, cette application permettra, une fois déployée sur l'ensemble du territoire, de centraliser les données et d'assurer en réseau des opérations comme l'identification des clients de façon unique dans le réseau, le paiement de sa facture dans n'importe quelle agence pour ceux qui ne procèderont pas par Orange Money, la possibilité d'un règlement unique pour les clients possédant plusieurs installations disséminées sur l'étendue du territoire, etc. Le paiement des factures par téléphone portable est une application qui tend à se généraliser au Cameroun à travers les différents opérateurs téléphoniques présents sur le marché. Le cas des factures d'eau vient ainsi plusieurs mois après ceux des factures d'électricité, de la télédistribution, des primes d'assurances, etc. Billet Le prix des efforts Le classement Doing Business 2015 sur le climat des affaires vient d'être publié par la Banque mondiale. Il indique une nette progression du Cameroun qui gagne 10 places en un an, passant du 168e au 158e rang. Le moins que l'on puisse dire, suite à la publication de ce palmarès, est que le pays récolte déjà les fruits des efforts effectués depuis quelques temps pour attirer les investissements directs étrangers et pour rassurer les investisseurs. L'on pense notamment à la loi du 18 avril 2013 fixant les incitations aux investissements privés au Cameroun. Un texte qui accorde effectivement d'infinis avantages aux anciens comme aux nouveaux opérateurs économiques exerçant sur le sol camerounais, à des conditions par ailleurs très souples. Des avantages qui vont des incitations administratives aux faveurs douanières en passant par des facilités fiscales. Et pourtant beaucoup restent à faire. Car, être classé 158e sur 189 pays n'est pas forcément très honorable en soi. Et c'est sans surprise que le classement de la Banque mondiale souligne les goulots d'étranglements qui demeurent, malgré cette nette amélioration. À l'instar par exemple de la procédure de création des entreprises et des difficultés d'obtention du permis de construire. Des détails dans lesquels le pays a perdu respectivement 6 et 34 places en un an. C'est dire si la bataille est loin d'être gagnée. Thierry Ekouti, Dir. pub - Le Quotidien de l'Economie (Cameroun)