Lors de la troisième édition de l'Africa Aviation Forum (AAF), le ministre de l'Aviation civile de la Guinée équatoriale a émis le souhait de voir sa compagnie nationale desservir Casablanca. La réaction du gouvernement marocain face à cette demande est attendue. Ceiba Intercontinental, future concurrente de la Royal Air Maroc sur son réseau africain? En tout cas, la très jeune compagnie nationale de la Guinée équatoriale ne manque d'appétit. Les autorités de Malabo aimeraient la voir se poser à Casablanca, tout comme RAM atterrit à Malabo. Telle est la requête formulée par le ministre équato-guinéen de l'Aviation civile, Fausto Abeso Fuma. Le responsable gouvernemental est venu en formuler le souhait à son homologue marocain, Mohammed Najib Boulif, en marge des travaux de la troisième édition de l'Africa Aviation Forum (AAF) tenue les 27 et 28 novembre à Rabat. «Nous pensons qu'il doit y avoir des vols de la Ceiba à destination de Casablanca ou d'autres villes marocaines, afin de permettre aux clients de choisir librement leur compagnie». Du côté de Malabo, on invoque l'accord aérien liant les deux pays, mais aussi la décision de Yamoussoukro de 1999. Celle-ci engage les pays signataires à déréglementer leurs liaisons aériennes et à promouvoir des marchés régionaux du transport aérien ouverts à la concurrence transnationale. Réaction marocaine ? En plus de cet argument juridique, le ministre équato-guinéen est surtout motivé par l'exécution de la stratégie de développement de sa compagnie nationale. Après avoir réussi à se faire une place sur le marché de l'Afrique centrale, la Ceiba veut voler plus haut. Elle a récemment ouvert des lignes directes avec l'Afrique de l'Ouest, notamment Dakar, qui constitue un véritable hub régional. Désormais, il s'agit d'étendre ses ailes vers le nord du continent pour, certainement, mieux se positionner en Europe, continent qu'elle dessert déjà. La compagnie Ceiba, dont le nom évoque un arbre des pays tropicaux, surfe sur la vague de la dynamique économique de la Guinée équatoriale, portée par l'exploitation de ses ressources naturelles. À écouter les autorités équato-guinéennes, on se rend vite compte du fait que la compétitivité des prix risque d'être leur argument commercial phare, car le ministre Fausto Abeso Fuma affirme sans ambages que «les prix sont encore très chers». Quoi qu'il en soit, on attend de voir la réaction du gouvernement face à cette demande.