C'est un réalisateur en herbe qui vient au Festival international du film de Marrakech depuis Hollywood pour rencontrer des gens et faire le buzz sur son projet: «Night Walk». Le film souhaite fédérer l'Orient et l'Occident. Le tournage est prévu pour mars prochain. Il est marocain, il vit à Hollywood et il a cette idée folle de faire tomber les préjugés en tournant un film sur l'Orient et l'Occident, une histoire d'amour impossible. Aziz Tazi a constaté un réel problème d'image. Les arabes et les musulmans sont souvent mal perçus aux Etats-Unis et il y a très peu de voix pour changer les choses. Avec son projet de film «Night Walk», il décide de montrer au monde entier une autre facette de sa culture. «Cela a pris des mois, voire des années pour convaincre Hollywood. Ici il y a une certaine résistance quant aux stéréotypes. Je dirige le Festival du monde arabe à Los Angeles et j'essaie d'enlever les clichés», explique Aziz Tazi, qui a trouvé en Keith Barrows, producteur exécutif et vétéran de chez Paramount Pictures et sa partenaire Tatyana Bulgakova, un soutien pour réaliser son rêve. Les deux professionnels, respectivement britannique et russe, ont une société de production «360 Studios» qu'ils viennent de lancer et laquelle couvre tous les aspects de la réalisation d'un film incluant même sa distribution. Ils ont déjà entièrement financé le film et ont obtenu un deal avec Lone Star Pictures et Carnaby Sales & Distribution pour les territoires nord-américains et européens. Le film, qui est une histoire d'amour et de corruption entre les Etats-Unis et le Moyen-Orient, aura à son affiche les acteurs Sean Stone et Patrick Kilpatrick. «C'est la première fois que j'ai lu un script du début jusqu'à la fin sans m'arrêter. Je crois en ce film et il faut le faire. C'est primordial» commente Tatyana Bulgakova. «J'espère que plusieurs coproducteurs s'attaqueront à ce genre de films». L'histoire ne sera pas linéaire, il y aura des flashbacks avec, pour fil conducteur, cet amour que le personnage a pour cette femme qu'on lui a enlevée. Il y a deux histoires d'amour : l'amour d'un homme pour une femme et celui d'un homme pour une religion envers laquelle il était hostile au départ. Toute une histoire Le réalisateur, qui en est à son premier long-métrage après quelques courts et documentaires, s'attaque à un projet d'envergure. Lors de ses études menées à la prestigieuse Ecole centrale de Paris, Aziz a été amené à travailler sur de nombreux tournages auprès du producteur multinominé à Cannes, Denis Freyd, entre autres, pour son film «Les Cinq Parties du Monde» qui remporta le prix du FIPA d'Or en 2011. «Les études d'ingénierie sont une sorte de sécurité. Le cinéma a toujours été là. Je réalisais pendant mon cursus scolaire». Il a également réalisé un film «IMAGO» qui a obtenu sa première sélection officielle à l'«Arab Film Festival» en 2013 en Californie. Il a l'honneur de voir son film projeté lors de la journée d'ouverture du festival à Hollywood. Durant son année de Master à l'Université de Berkeley en Californie, Aziz mène également de front deux projets : la direction artistique du Centre de l'entrepreneuriat et de la technologie de Berkeley pendant 7 mois, durant lesquels il couvre des évènements tels que le Mobile World Congress à Barcelone en mars 2013. Il est aussi en charge de la réalisation d'un documentaire «Arab Stories Bay Area» qui trace le parcours de leaders arabes dans la baie de San Francisco et qui a été diffusé sur la chaîne de TV nationale américaine: PBS. Il négocie en ce moment un contrat pour produire 14 nouveaux épisodes à Los Angeles pour la chaîne de distribution E-One. «Aux Etats-Unis, tout est possible avec des idées, de la motivation et de la passion», confie le jeune réalisateur marocain qui est venu au Festival international du film de Marrakech pour faire participer son pays dans le projet : «J'aimerais créer le buzz autour du film. C'est un film qui n'a pas été tourné mais qui est censé rassembler l'Occident et le Moyen-Orient. C'est un film qui raconte une histoire d'amour entre une femme de l'Est et un homme de l'Ouest. Ils doivent lutter contre la corruption et d'autres problèmes. Nous sommes venus ici pour échanger avec un maximum de gens et voir d'autres opportunités avec d'autres boîtes de production marocaines pour étudier l'éventualité de tourner au Maroc». Un beau projet en perspective avec un beau message. Pourvu que le script et la réalisation soient à la hauteur de l'idée. En tout cas, un nouveau Marocain s'apprête à briller à Hollywood. Une étoile à suivre...