Simo Benbachir Journaliste Tout le monde a déjà entendu parler de lui. Il est sur toutes les photos de stars et sur tous les tapis rouges, mais qui est-il vraiment ? Lui, c'est le controversé Simo Benbachir, à la fois aimé, jalousé et détesté. Zoom sur un journaliste «people» atypique. Il l'a rêvé, il l'a fait. Quand la plupart se contentent de s'inventer des histoires et de s'imaginer dîner avec les acteurs les plus connus, devenir l'ami des stars, quelqu'un comme Simo Benbachir le fait. Piston, coup de pouce, prédispositions sociales? Pas du tout. Passionné, il a toujours su qu'il voulait se démarquer des autres, être original. «J'ai toujours rêvé d'une carrière dans le showbiz, mais jamais je n'ai pensé que j'allais devenir journaliste. Ce qui me passionnait, c'était l'associatif», confie celui qui a été président de l'association Ruban rouge. En voulant faire de la prévention autrement pour toucher le plus grand nombre, Simo Benbachir a vite compris qu'il fallait toucher les personnes influentes: les célébrités. «On invitait des stars pour parler de l'association. Comme ces gens-là n'étaient disponibles que pour une période limitée et que les journalistes voulaient des interviews, je jouais l'intermédiaire. Je faisais les interviews pour eux. C'est à ce moment-là que j'ai attrapé le virus du journalisme. C'est venu naturellement, j'ai voulu en faire mon gagne-pain». Une aventure qui commençait déjà sur les chapeaux de roues: non seulement il se fait connaître et commence à se faire un réseau, mais il s'envole surtout pour l'Afrique du Sud où il est reçu par Nelson Mandela en personne, et où il dînera en compagnie de Naomi Campbell. «Mandela a été la rencontre d'une vie. Je me souviens que je faisais la queue pour le buffet, quand il est arrivé avec ses deux gardes du corps. Je m'écarte pour le laisser passer; il refuse en me disant: «Vous étiez avant moi, restez à votre place», se souvient avec émotion le journaliste. «Ce n'est pas l'homme du siècle pour rien». Entre l'Amérique et l'Afrique du Sud, le Moyen-Orient et l'Europe, l'homme qui n'a pas la langue dans sa poche sillonne les villes, les tapis rouges et les soirées showbiz, à l'affût des talents. Mais il n'oublie pas le Maroc: son dada, c'est de trouver des profils et de les mettre en valeur à l'international, de sorte à donner une nouvelle image de la Marocaine et du Marocain, surtout au Moyen-Orient. Il fait connaître Sanae Hamri, démocratise RedOne, interviewe Saad Lamjared en anglais et met en valeur Khansa Batma, Assaad Bouab ou encore Nourredine Lakhmari. Pourtant, il n'était pas destiné à tout cela. Né à Fès, il part vivre en Italie avant de rentrer au bercail. Il découvre Casablanca en 1998. «Je ne connaissais personne. Aujourd'hui, je connais la moitié de la ville». Il étudie à l'Institut de journalisme à Casablanca et commence sa carrière dans l'émission Entr'Act, sur 2M. Il constate alors que le Maroc a besoin de fraîcheur et de légèreté. Il propose des rubriques people aux magazine Femina et VH, jusqu'au jour où il décide de voir grand et de partir à l'étranger. Il fait des chroniques pour Nessma, avant de s'établir à Al Arabiya News. Celui qui dérange mais qui continue à faire ce qui lui plaît, à dire ce qu'il pense, donner à voir une image valorisante du Marocain à l'étranger, mais ne peut s'empêcher de constater des failles. «Les Marocains sont jaloux. On vit dans une schizophrénie sociale où les Occidentaux sont plus respectés que les locaux. Après 16 ans de métier, j'ai une carte de presse américaine. Elle m'ouvre plus de portes que la carte de presse marocaine dans mon propre pays. C'est normal, ça?», explique-t-il, convaincu du fait que l'on ne fait rien avec passion au Maroc. Le spécialiste des tapis rouges constate même un problème d'implication et de professionnalisme. «Quand j'ai couvert le FIFM, j'étais choqué d'apprendre que la plupart des artistes marocains ne parlaient pas anglais. Comment s'exporter ou se vendre à l'international s'ils n'ont pas les bases en anglais? Pourtant, la plupart veut jouer dans des productions américaines; dommage qu'ils ne se contentent que de la figuration», confie Simo Benbachir. «La richesse, c'est être dans la minorité et non dans la majorité. Le Marocain aime être dans la majorité. À l'étranger, la tendance est à la minorité...». Entre-temps, il continue à se renouveler et pense à une véritable émission de divertissement marocaine. Affaire à suivre.