Ce n'est pas vraiment son talent qui fait le people mais plutôt son mode de vie. Plus ce dernier est luxueux, excentrique et déluré, plus le people est ce qu'il est... C'est indéniablement cette dynamique qui contribue à faire de Paris Hilton et Nicole Richie des «jet setteuses» mondialement connues mais curieusement incapables d'afficher de véritables dons artistiques. Ces gens plaisent, intriguent et donnent du rêve par leurs richesses, leurs idylles passionnées et quelquefois leurs murs débridées. «?tre people aujourd'hui c'est savoir alimenter la tendance et profiter de la vie au maximum. Le Lifestyle du people est l'une de ses plus importantes caractéristiques, c'est ce qui le différencie des autres, sans un certain mode de vie on ne peut pas parler de people». Explique Simo Benbachir, reporter indépendant et chroniqueur people sur radio Atlantique. People or not people Acteurs, chanteurs, réalisateurs, écrivains ( ) Le pays ne manque de rien et les arts sont comblés. Seul hic, ces personnalités douées ne se révèlent vraiment au public que dans l'exercice de leurs métiers ou lors d'interviews édulcorées exemptes de toutes questions vicieuses. On ne sait rien ou pratiquement rien de nos stars locales. Non pas que leurs vies ne soient pas palpitantes ou truffées d'anecdotes croustillantes pour le commun des mortels, mais il semblerait que les icônes marocaines réussissent mieux que partout ailleurs à délimiter les zones à ne pas franchir. «On exerce des métiers faits d'images, d'émotions et de rêves, il est donc tout à fait normal pour le public de vouloir connaître d'avantage les artistes qui lui plaisent. Dans une certaine mesure la médiatisation contribue à humaniser l'artiste et à le rendre plus accessible aux yeux de ses fans. Là où le problème se pose, c'est quand cette médiatisation ne respecte plus l'intimité des personnes et se meut en un harcèlement sans relâche.» Proche de son public, Driss Roukh estime n'avoir rien à cacher mais dénonce tout de même les manipulations d'informations dont les people peuvent facilement devenir victimes. «J'en parle en connaissance de cause puisque cela m'est déjà arrivé avec un journaliste que je considérais également comme un ami et qui n'a pourtant pas hésité à colporter des ragots sur mon compte, depuis je me méfie un peu et je me protège ». On ne manque pas d'être frappé par l'extrême pudeur de nos vedettes et hommes politiques. Impossible de dénicher le moindre cliché, la moindre histoire trash susceptibles d'alimenter les conversations autour d'un café entre amis. «Les people se protègent mais les journalistes aussi. Il ne faut pas oublier qu'il y a un prix à payer pour pouvoir obtenir ce genre de mini scoops, un prix et des conséquences... Au Maroc, les magazines n'ont pas forcément les moyens de faires face à d'éventuels dommages et intérêts en cas de scandales. Des journaux comme Voici ou Gala ont des budgets spécialement alloués pour pallier les poursuites judiciaires des stars mécontentes, les nôtres pas vraiment» Si l'on en croit les mots de Mouna Fettou, c'est surtout une histoire d'argent qui refroidirait la presse dans ses velléités et c'est tant mieux ainsi. «Quand je vois ce que l'on fait subir aux artistes outre-Atlantique, je suis tout simplement sidérée. Elles n'ont malheureusement aucune vie privée, la moindre broutille les concernant est étalée dans la presse le plus naturellement du Monde. Jamais je n'aimerai vivre cela». Ni signe de richesse ni chirurgie Tout le monde n'assume pas le côté Bling Bling de la chose; Du coup les people marocains vivent plus comme des citoyens moyens que comme des millionnaires. Exit le faste et l'opulence généralement attribués à cette sphère. Ils affichent un style de vie tout ce qu'il y a de plus normal et ne prétendent à aucun changement drastique sur leur physionomies. Hollywood et Beyrouth ne nous ont pas encore communiqué leurs frénésies du «rafistolage» et quand bien même cela arriverait on ne serait pas en mesure de le savoir dans les temps. Peoplisation à la marocaine «Comme toute conception, celle de la célébrité doit être adaptée aux réalités de l'endroit. Quoi qu'il arrive, nous restons une société conservatrice et très pudique. Nos vedettes reflètent nécessairement ce background socio-religieux» nous dit le sociologue et chef de département à la faculté des lettres de Rabat, Mohamed Gueddah. Il est cependant difficile de prétendre au titre de people si l'on n'accepte pas de se prêter jusqu'au bout au jeu de la célébrité. Faudra-t-il se résigner à ne jamais voir en kiosque une «couv» sur un Assad Bouab éméché et en galante compagnie ? «Hélas oui, d'une part parce que nos artistes ne suivent pas les standards internationaux et d'autre part parce que le style Voici n'existe qu'à travers le bouche à oreille. Les médias se contentent le plus souvent de camper l'actualité des stars étrangères, dans le sens où c'est plus open et plus intéressant. Au vu de toutes ces raisons, il est pratiquement impossible de parler de people au Maroc» soutient notre jeune journaliste Showbiz. Il s'agit peut-être là d'un scoop