Habitué à récolter les fruits de son pétrole, l'Angola s'attend à subir de plein fouet le repli des cours mondiaux de l'or noir. Le pays s'attend à une année difficile sur fond de baisse des recettes. Comme souligné à plusieurs reprises dans nos colonnes, la chute des cours mondiaux du pétrole va impacter considérablement les recettes des pays africains producteurs d'or noir. L'Angola, qui doit son essor économique aux retombées de son pétrole, n'échappera pas à ces temps difficiles qui s'annoncent pour la poignée d'exportateurs du continent. D'ailleurs, le président angolais Jose Eduardo dos Santos n'a pas manqué de prévenir ses concitoyens lors de son message du nouvel an. En effet, le chef de l'Etat angolais prédit une année 2015 difficile sur le plan économique, du fait notamment de la chute du prix du pétrole brut. Le gouvernement angolais a prévu de réduire ses dépenses publiques, surtout les subventions aux prix des produits pétroliers. Pis, Luanda est obligé de reporter des projets précédemment planifiés. «Il y aura des projets qui seront remis à plus tard et cette mesure sera renforcée par un contrôle des dépenses publiques, une plus grande discipline et des économies dans le budget ainsi qu'une meilleure gestion des finances de l'Etat, pour maintenir la stabilité», indique le président Jose Eduardo dos Santos. Récemment, il a autorisé le gouvernement à mobiliser des ressources financières via des endettements de l'ordre de 2,25 milliards de dollars Inégalités La baisse des revenus pétroliers constitue un coup dur pour ce pays qui dépend en grande partie des importations de biens et services pour les projets d'infrastructures et d'exploitation des hydrocarbures. Le rapatriement des dividendes des sociétés étrangères devrait aussi continuer de peser sur les recettes. Cette situation montre à quel point l'économie angolaise est vulnérable au retournement des cours pétroliers. À cela s'ajoute les fortes inégalités sociales et les disparités régionales, sans parler de la déficience des infrastructures. D'autre part, on fait état de la fragilité du secteur bancaire qui constitue un handicap majeur pour ce pays désormais en situation d'émergence économique, mais où l'économie reste contrôlée par une élite concentrée. Forces Ce tableau peu reluisant de la conjoncture angolaise cache pourtant de grands points forts. En effet, l'Angola peut compter sur le lancement de la production de gaz naturel liquéfié (GNL) pour renflouer son économie. Les exportations de GNL et de pétrole, en particulier vers la Chine et les Etats-Unis devraient contribuer à gonfler les exportations angolaises. En plus, le potentiel économique reste considérable au regard des ressources dont dispose le pays : diamant, cuire, fer, or, agriculture, ressources hydrauliques. Enfin, Luanda bénéficie d'un soutien international des investisseurs.