En marge de sa participation à la Foire d'exposition internationale de Bamako, le ministre du Commerce extérieur revient sur les retombées de cette manifestation où le Maroc est l'invité d'honneur. Mohamed Abbou annonce également que le Maroc va désormais négocier un accord préférentiel avec la CEDEAO, après que l'accord de partenariat avec l'UEMOA soit désormais caduc, depuis l'entrée en vigueur du tarif extérieur commun au sein de la CEDEAO. Mohamed Abbou Ministre délégué au Commerce extérieur Les ECO : Quelles sont les retombées de la participation marocaine à la 11e édition de la FEBAK ? Mohamed Abbou : Tout d'abord, la participation du Maroc à la FEBAK s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations commerciales et économiques entre les deux pays. Cela témoigne aussi des excellentes relations politiques et diplomatiques entre Rabat et Bamako. La tenue de cette édition est le fruit de la belle coopération. La FEBAK a permis de tenir un forum maroco-malien. La manifestation a connu la participation d'une forte délégation marocaine, constituée d'une soixantaine de personnes. D'après les entretiens que j'ai eus avec les exposants, il se dégage un satisfecit général. Ils ont enregistré beaucoup de commandes fermes et de nombreuses rencontres B to B ont aussi été tenues. Des investissements maroco-maliens sont-t-ils prévus ? Il va y avoir des investissements entre les hommes d'affaires marocains et leurs homologues maliens. Ces investissements visent à créer de la richesse des deux côtés et des postes d'emplois dans le pays. Telles sont les grandes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Quels sont les grands projets programmés en 2015 dans le cadre des relations économiques avec l'Afrique subsaharienne ? Le renforcement des relations avec l'Afrique subsaharienne constitue une priorité pour le Maroc. L'Union européenne représentait 80% de nos volumes d'échanges lors des dix dernières années. Ce taux est aujourd'hui en baisse à 54% environ. En même temps, l'Afrique et les pays du Golfe enregistrent des progressions considérables. Plus de 64% des activités de Maroc Export étaient dirigées vers l'UE contre 34% maintenant. Tout le reste des activités sont désormais destinées à l'Afrique et les pays du Golfe. Nous avons beaucoup de missions vers l'Afrique qui vont démarrer dès février. Plusieurs pays sont visés, dans une logique de partenariat gagnant-gagnant. C'est dire, qu'on veille aussi à renforcer la productivité de ces pays. Les secteurs du BTP, de l'industrie, de l'électricité, des énergies renouvelables offrent de belles perspectives de développement. En Afrique, on fait confiance à l'entreprise marocaine, qui a sa place dans le continent. L'accord avec l'UEMOA a-t-il des chances d'aboutir cette année ? Comme vous le savez, avec l'entrée en vigueur du tarif extérieur commun dans l'espace CEDEAO, en janvier 2015, on peut dire que l'UEMOA n'existe plus. Malheureusement, la conclusion de cet accord avec l'UEMOA a beaucoup traîné. Les discussions ont été entamées en 2.000, mais depuis 2008, c'est le statu quo. Avec l'entrée en vigueur de la TEC, on va désormais négocier avec la CEDEAO. Nous avons eu des entretiens dans sens avec les responsables maliens. Nous avons notamment évoqué la possibilité de conclure un accord de libre échange avec le Mali et de renforcer le cadre juridique. Car le cadre juridique freine les échanges. Le Maroc œuvre pour la conclusion d'un accord préférentiel avec la CEDEAO, qui représente un marché de 300 millions de consommateurs. C'est un marché potentiel et les produits marocains y sont très demandés. Négocier avec la CEDEAO ne sera-t-il pas plus difficile ? Effectivement. Vous avez raison de le souligner. Nous avons entamé les discussions depuis l'année dernière avec plusieurs pays afin de nous soutenir dans cette démarche. Ils nous ont signifié leur accord. Nous allons continuer à travailler dessus. La CEDEAO est un grand marché et le Maroc est décidé à développer ses échanges avec elle. Je ne vois pas de raisons de ne pas y aboutir.