L'instabilité politique chronique continue de détourner les investisseurs de la Guinée Bissau. Pourtant, ce pays offre d'importantes opportunités d'affaires, car tout y reste à faire. Pas de développement sans stabilité politique. La Guinée Bissau en sait quelque chose. Ce jeune Etat lusophone de l'Afrique de l'Ouest continue en effet de faire les frais de son instabilité. Le cycle répétitif des coups d'Etat militaires et des conflits armés a fini d'enfoncer son économie, qui n'a même pas eu le temps de décoller depuis son indépendance en 1974. Cette ancienne colonie portugaise reste encore une destination désertée et ignorée par les investisseurs. Son principal pari n'est pas encore d'attirer les hommes d'affaires, mais de parvenir à la pacification de son climat politique et sécuritaire. Une fois ce défi immense surmonté, bailleurs de fonds et investisseurs se bousculeront au portillon pour miser dans cette économie où tout reste à faire et qui ne manque pas de ressources naturelles. Programme pluriannuel La Guinée Bissau pourrait offrir d'importantes opportunités dans les secteurs de l'agriculture, de l'agro-industrie (noix d'acajou), mais aussi de la pêche, des mines, du tourisme, ainsi que de l'énergie. Le développement des infrastructures constitue également un gigantesque chantier dans lequel le pays pourra se lancer. D'ailleurs, le nouveau gouvernement a élaboré un «Programme pluriannuel de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité 2015-2019». Il comporte deux composantes : un volet d'urgence pour gérer les difficultés actuelles du pays et un autre portant sur les réformes structurelles afin d'atteindre une croissance forte et durable. À travers cette feuille de route, la Guinée espère parvenir au développement de ses infrastructures dans l'optique d'accroître la productivité et la compétitivité du pays. Le programme met également le cap sur l'industrialisation (dans le but de diversifier la base productive) et sur l'urbanisation. Soutien international Pour le moment, le gouvernement du président José Mario Vaz, élu en mai 2014, devra mettre les bouchées doubles afin d'améliorer la situation sociale qui demeure précaire. Il faut noter que ce pays présente l'un des plus bas indicateurs du développement humain (IDH) au monde, mais pour y arriver, l'Etat doit trouver les moyens de renflouer ses caisses quasi-vides. Dans ce contexte, les financements des bailleurs de fonds sont plus qu'attendus. La Guinée-Bissau doit aussi se concentrer sur la mise en place d'un climat favorable à l'entrepreneuriat. Son économie est très faiblement intégrée dans les chaînes de valeur mondiales (CVM), en raison d'un environnement des affaires peu propice et d'un manque d'infrastructures et d'appui à la production.