La croissance ralentirait – ou presque – en 2012. 4,5%, c'est à ce rythme que devrait en effet progresser l'économie nationale, contre 4,8% à la fin de cette année. Le Haut commissariat au plan (HCP) vient de livrer ses dernières mises à jour des perspectives macroéconomiques du pays. De fait, par grand secteur, la valeur ajoutée primaire (secteur agricole et pêches) devrait connaître une légère hausse de 1,5% en 2012, là où cette variation est estimée à 3,5 pour cette année. Le HCP s'attend ainsi à une campagne agricole légèrement moins fructueuse que celle en cours. L'organisme table sur une récolte céréalière hypothétique d'environ 70 millions de quintaux durant la saison 2011/2012. Cette perte de vitesse devrait aussi se traduire au niveau des activités non agricoles. Ces dernières se maintiendraient, selon les projections du HCP, à un rythme d'accroissement proche de celui noté en 2011. Cette valeur ajoutée serait de fait attendue à 4,9%. Plus précisément, «les activités du secteur secondaire, dans l'élan de leur tendance ascendante depuis 2010, dégageraient une valeur ajoutée en progression de 5%, et celle du secteur tertiaire de 4,7%», détaille-t-on auprès de la structure de Lahlimi. À souligner, là, que ces prévisions sont émises sur la base d'une reconduction de la politique budgétaire en vigueur, ainsi que des perspectives d'évolution des principales variables de l'environnement international, notamment la demande mondiale adressée au Maroc. Celle-ci devrait se consolider en 2012 avec une croissance attendue à 7,6% au lieu de 6,2% en 2011, une passerelle qui mène tout droit vers les perspectives de la structure des échanges. Les exportations des biens et services, en dépit de la reprise de la demande extérieure ainsi décrite, devraient pourtant croître moins vite que cette année. Elles croîtraient de 8,6% en 2012, là où la variation était de 12,7% en 2011. Quant aux importations, elles s'établiraient aussi en hausse et feraient même mieux que 2011, avec une croissance attendue à 7% en 2012. Demande intérieure en hausse Sur le registre des emplois du PIB en volume, la contribution de la demande intérieure à la croissance du PIB emprunterait de nouveau une tendance haussière, passant de 2,7 points en 2011 à 4,7 points en 2012, suite à l'augmentation de la consommation des ménages de 4,5% en volume, de celle des administrations publiques de 2,5%, et de la confirmation de la hausse de la formation brute de capital fixe (FBCF) de 7% en 2012, au lieu de 5,5% en 2011 et une quasi stagnation en 2010. Par ailleurs, le HCP précise que «la contribution des échanges extérieurs nets en volume à la croissance économique nationale serait à nouveau négative, d'environ 0,3 point». Ce résultat découlerait de l'accélération de l'accroissement des importations en volume, notamment sous l'effet multiplicateur du dynamisme de la demande intérieure. Quant à l'inflation, l'accélération attendue de la demande intérieure, associée à la persistance de la hausse des prix à l'importation, devrait peser légèrement sur les prix intérieurs. Cette inflation, en 2012, mesurée par le prix implicite du PIB, passerait à 2,5% en 2012, contre 1,6% en 2011. Financement de l'économie Une bonne nouvelle pour le prochain gouvernement : le HCP prévoit un accroissement de la consommation finale nationale qui serait moins élevé que celui du PIB nominal, «dégageant ainsi une amélioration des capacités de l'économie nationale à pouvoir mobiliser des parts importantes du revenu intérieur vers l'investissement». Par ailleurs, l'épargne intérieure représenterait de ce fait 24,1% du PIB en 2012, au lieu de 23,4% en 2011. D'un autre côté, les revenus nets en provenance de l'extérieur devraient se maintenir à environ 7% du PIB, ce qui devrait pousser l'épargne nationale à 31,1% du PIB, contre une variation de 30,4% attendue en 2011. Enfin, le besoin de financement serait de l'ordre de 4,6% du PIB au lieu de 4,3% en 2011, en prenant en considération le taux d'investissement qui représenterait 35,7% du PIB en 2012.