Le site mythique de la Kasbah des Oudayas à Rabat vibre, depuis vendredi dernier, aux rythmes de la première édition du Festival «l'Eté des Oudayas». Organisée par le Comité national de la musique du Maroc (CNMM), cette nouvelle manifestation envisage de créer une animation artistique et culturelle pour Rabat et Salé. C'est ainsi que concerts de musiques, expositions, signatures de livres... sont proposés jusqu'au 30 juin. «Nous avons choisi des lieux historiques en harmonie avec les concerts des artistes sélectionnés pour animer ce nouveau festival, en l'occurrence la grande Galerie de Bab El Kébir, le prestigieux musée des Oudayas, le Jardin andalou, l'enceinte de la grande muraille...», souligne le président-fondateur du festival, Hassan Mégri. Depuis vendredi donc, ces lieux chargés d'histoire sont investis par des artistes d'ici et d'ailleurs. La soirée d'ouverture a en effet été animée par le luthiste Driss El Maloumi. Toutefois, le public avait rendez-vous dans la journée aux vernissages de trois expositions de sculpture et de calligraphie. Il faut dire que l'art plastique prend une place de choix dans la programmation de cet événement. C'est ainsi que Miloudi Nouiga - qui n'est plus à présenter - a dévoilé samedi des photos artistiques des Oudayas, bientôt classés patrimoine mondial de l'UNESCO. Tentant de toucher à un maximum de disciplines, cette rencontre artistico-culturelle a prévu des projections de courts-métrages de jeunes cinéastes. Hier, le Jardin des Oudayas a abrité la signature d'un livre d'art sur le célèbre artiste amazigh Belaïd Akkaf. Ce n'est pas tout, un concert de musique africaine a été programmé sur la grande scène des Oudayas. Samira Kadira, Saïd Chraïbi, Mohamed Rouicha ou encore le jeune musicien Nasr Mégri, eux, animeront les deux derniers jours du festival. «La soirée de clôture aura un goût particulier parce qu'elle sera animée par le grand artiste Rouicha, qui recevra par la même occasion le Trophée Fibule d'or», précise Hassan Mégri. Il faut dire que depuis sa création en 2001, le CNMM a organisé bon nombre d'événements artistiques et culturels. Il s'agit notamment des consécrations de grands musiciens ou d'artistes de renommée internationale par les Prix du «Rabab d'Or» pour les stars arabes (Samira Saïd, Nawal Zoghbi...), du «Ziryab des Virtuoses», pour les concertistes de renom (Driss El Maloumi...), d'«Al Farabi» pour les leaders des musiques antiques des cultures du monde (Majid Bekkas...), et de la «Fibule d'or» pour les maîtres de la musique amazighe (le maestro Mouha Oulhoucine...). «Notre festival est ouvert sur les cultures du monde»: Hassan Mégri, Président-fondateur du festival «Eté des Oudayas» Les Echos Quotidien : Quelle est la valeur ajoutée du festival par rapport aux autres manifestations culturelles et artistiques organisées à Rabat ? Hassan Mégri : Comme vous le savez, la Kasbah des Oudayas est un site chargé d'histoire et un lieu cosmopolite sur le plan touristique. Il était donc évident d'organiser un événement dans cet endroit, d'autant plus que la première édition de notre festival coïncide avec la présentation du dossier des Oudayas à l'UNESCO pour devenir un patrimoine universel. «L'Eté des Oudayas» vient donc renforcer ce dossier. Par ailleurs, ce nouveau rendez-vous a comme principe de s'ouvrir sur toutes les musiques et cultures du monde. C'est ce qui explique la présence d'artistes d'horizons très différents. Comme sa programmation l'indique, c'est un festival artistico-culturel qui privilégie toutes les formes d'art. Concrètement, quel est le budget de ce festival ? Ce genre de manifestations coûte cher et nous sommes en train d'en subir les conséquences. Heureusement que la plupart des artistes invités, qui sont d'ailleurs des amis, ont demandé des cachets symboliques et que d'autres ont décidé de se produire gratuitement. Sur le plan logistique, la wilaya de Rabat nous a donné un sacré coup de main. En un mot, ce festival est celui de l'amitié, du défi et de la passion. Est-ce que le public répond présent aux activités du festival, tout en sachant que la programmation est relativement élitiste ? Nous avons concocté une programmation éclectique pour répondre aux attentes de tout genre de public. Les concerts organisés au Jardin des Oudayas sont certes élitistes, mais ceux programmés sur la grande scène drainent une grande foule depuis le début du festival. Une certaine harmonie s'est installée dès les premiers jours de la manifestation. Nous filmons d'ailleurs toutes les activités programmées, grâce aux étudiants de l'ISCA, pour immortaliser ces moments inédits !