Miriem Bensalah Chaqroun Président de la CGEM La présidente de la CGEM nous livre ses impressions sur sa désignation en tant que membre du Conseil d'administration de l'ONG Initiative for Global Development. Elle est la 1re femme arabo-africaine à y siéger. Les ECO : Vous venez d'intégrer le Conseil d'administration de la prestigieuse ONG Initiative for Global Development (IGD), et êtes par ailleurs la première femme arabo-africaine à y siéger. Qu'est-ce que cela signifie pour vous ? Miriem Bensalah Chaqroun : J'ai pris part, la semaine dernière, au Conseil d'administration de l'IGD, et c'est en effet la première fois qu'une femme entrepreneur arabe et africaine siège dans ce prestigieux conseil. Cette désignation est un honneur pour moi car elle porte une double symbolique: celle de renforcer la place de la compétence féminine dans les conseils, un combat essentiel dans un univers qui jusqu'à maintenant est toujours dominé par les hommes; la seconde est une reconnaissance pour le Maroc et le rôle clé qu'il joue dans le développement de notre continent, l'Afrique. Je souhaiterai rappeler que l'IGD est une ONG américaine pionnière dans la lutte contre la pauvreté dans le monde à travers la stimulation de l'investissement privé et la création d'opportunités économiques. Le Leadership Council IGD, co-présidé par Madeleine Albright et le général Colin Powell, est composé de dirigeants d'entreprises chevronnés et d'experts mondiaux de développement qui fournissent des conseils de haut niveau concernant l'orientation stratégique de l'IGD et d'importants conseils sur les programmes, les outils et les initiatives de l'IGD. Le Maroc renforce son image et sa place dans les instances internationales, notamment américaines, et cela nous permet de participer à l'élaboration de stratégies de développement économiques et sociales nous concernant. Cette nomination est donc un honneur, mais également une grande responsabilité. Quels seraient les canaux de partenariat à tisser, éventuellement, entre l'IGD et la CGEM ? Le réseau des membres de l'IGD compte des entreprises mondiales telles que Microsoft et Visa, et des sociétés africaines et asiatiques de premier plan dans le secteur agricole, les infrastructures, les services financiers et les secteurs de l'information et des technologie de l1information et de la communication. L'IGD a su mobiliser un réseau de leaders dans le monde des affaires, des experts en développement, et des locomotives entrepreneuriales qui se réunissent deux fois par ans et discutent des stratégies d'investissements dans les secteurs à haut potentiel et impact en Afrique. La mission de l'IGD cadre parfaitement avec la stratégie économique du Maroc en Afrique, qui promeut les échanges commerciaux et les investissements dans le cadre d'un partenariat sud-sud et prône une approche de business model inclusif. Le partenariat avec l'IGD bénéficiera donc particulièrement aux membres de la CGEM en termes de mise en relation d'affaires, de développement de réseaux et d'accès à de nouveaux marchés. L'IGD est composée par un ensemble d'investisseurs qui opèrent dans les pays émergents, notamment en Afrique. Votre présence en Conseil d'administration contribuera-t-elle à donner plus de chance au Maroc pour en profiter ? Je l'espère. En conseil, la discussion porte, entre autres, sur la déclinaison des objectifs de l'IGD en actions concrètes régionales et sectorielles. L'opportunité m'est donnée, en tant que membre, de faire des propositions de cadrage de la stratégie pour mieux répondre à nos besoins au Maroc et en Afrique. Verra-t-on un jour le Conseil d'administration de l'IGD se tenir au Maroc ? Chaque Conseil d'administration est adossé à un Forum Frontiers 100 qui réunit des dirigeants du réseau autour de questions stratégiques. Le CA se réunit 2 fois par an, une fois aux Etats-Unis et une fois dans un pays d'Afrique. Le Maroc abritera donc prochainement une réunion du CA et un Forum Frontiers 100.