Sur les 8 premiers mois de 2014, les décès ont reculé de 5,8 %. 100.000 contraventions ont été enregistrées avec une baisse de 20% par rapport à la même période en 2013, alors que le nombre des amendes a augmenté de 38%. L'initiative est en soi louable. Partager avec tous les acteurs, les résultats des mesures prises contre les accidents de la circulation est un exercice d'auto-évaluation. À plus forte raison quand il s'agit du déploiement de moyens exceptionnels comme cela fut le cas durant cet été 2014. Hier à Rabat, à la présentation des résultats des 8 premiers mois de l'année, Mohamed Najib Boulif, ministre du Transport, a expliqué que les indicateurs de la sécurité routière doivent avoir la même importance que ceux de la croissance ou des équilibres macro. En terme d'image du pays, l'allusion du ministre tient la route. Car l'on ne peut s'enorgueillir de réaliser une bonne croissance si cela ne se ressent pas sur les autres pans de la société et en premier lieu la mortalité sur les routes. Boulif s'est fait un point d'honneur de répondre aux «dubitatifs» quant au bon fonctionnement des radars fixes. À l'image de la France, l'on mise sur les radars pour baisser le nombre de morts dans les accidents de la route. «Nous sommes sérieux pour que tous les radars fonctionnent», tonne le ministre. Or durant les 8 premiers mois et particulièrement cet été, la mobilisation a été plus forte qu'auparavant. Au niveau de la Gendarmerie royale et jusqu'à fin août, 100.000 contraventions ont été enregistrées avec une baisse de 20% par rapport à la même période de l'année dernière, tandis que l'usage du radar mobile a augmenté de 5%. Durant le mois d'août, le contrôle de manière globale a augmenté de 42%. Même tendance chez la Sûreté nationale qui a enregistré une hausse du nombre des contraventions de 38% et des véhicules mis en fourrière de 43%. Quant à l'usage du radar mobile en milieu urbain, il aura augmenté de 10% et les heures de travail de 8%. Résultat : les 8 premiers mois de l'année ont connu une baisse de 5,82% des accidents mortels à 1.941 accidents en comparaison avec la même période de 2013. Le nombre des morts sur les routes a lui aussi diminué de 7,97 à 2.218 morts. Idem pour les gravement blessés, soit une baisse de 14,36% à 6.192 personnes. Pour sa part, Benaceur Boulaâjoul, secrétaire permanent du Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC), a livré les résultats des mesures exceptionnelles prises durant cet été. Pas moins de 609 diffusions de capsules sur les différentes chaînes de télévision, 38 heures de diffusion sur les chaînes publiques et 85 heures sur les privées. Ainsi que la distribution de 2 millions de flyers en partenariat avec 9.684 établissements d'enseignement avec l'ambition de porter ce nombre à 6 millions de flyers en 2015. Ce sont là des investissements colossaux qui ont été mobilisés durant l'été. D'aucuns, comme le ministre a tenu à le signaler, ont critiqué ce qu'ils estiment être une gabegie. En guise de réponse, les résultats présentés se passent de commentaire. La sensibilisation joue ainsi pleinement son rôle aux côtés du contrôle qui lui aussi a été renforcé. 3 MMDH sur 5 ans Outre les opérations classiques, un contrôle ciblé dans des endroits identifiés a été mené ainsi qu'un contrôle de la conduite sous influence notamment de l'alcool. Concernant les infrastructures, le ministère a prévu un certain nombre d'aménagements à faible coût qui touchent à la signalisation. Mais il y a aussi tout un programme de traitement des points noirs qui s'étale sur 5 ans (2014-2018) avec un budget qui avoisine les 3 MMDH. Côté sensibilisation, il y a eu d'abord la caravane itinérante de la sécurité routière qui a visité, cette année, 28 villes au lieu de 12 l'année dernière. Une autre nouveauté concerne la communication sur le réseau autoroutier. Cette année, la présence a été durant 65 jours sur ce réseau tout en exposant un certain nombre de véhicule accidentés portant des messages ciblés. La sensibilisation s'est également faite au niveau de toutes les aires de repos.