Les analystes de la société de bourse ont passé en revue les promoteurs immobiliers cotés sur la place casablancaise. En dépit du ralentissement du marché, leurs perspectives demeurent encourageantes. Des titres sur lesquels il faut miser. Au lendemain de l'éclatement de l'affaire CGI, les analystes de BMCE Capital Bourse publient une note d'informations passant en revue le secteur de l'immobilier à travers ses sociétés cotées en Bourse. En somme et s'appuyant sur les dernières statistiques du ministère de l'Habitat, les analystes estiment que le marché immobilier est en perte de vitesse. Dans le détail, à l'issue du premier semestre de l'année en cours, la production de logements s'est contractée de 11,5% à 104.200 unités, comparativement à la même période de l'année 2013, tandis que les mises en chantier se sont stabilisées à plus de 150.200 unités, laissant ainsi présager un retour à l'équilibre de la production future. En dépit de cette perte de vitesse, les analystes ont maintenu leurs prévisions pour 2014 et 2015. Addoha, portée par l'Afrique Ainsi pour Addoha, qui a assuré un chiffre d'affaires sécurisé à fin 2013 de 6,6 MMDH pour le segment du logement économique et de 3,2 MMDH pour le segment haut standing, 2014 devrait être l'année de la réalisation d'un chiffre d'affaires consolidé de 9,92 MMDH et de 10,49 MMDH l'année suivante, soit des hausses de 5% et de 5,7% respectivement. De son côté, le résultat net part du groupe devrait s'apprécier de 6,6% en 2014 à 1,79 MMDH et de 10,9% en 2015 à 1,98 MMDH. «Au-delà de cette période, c'est l'Afrique qui se profile en véritable relais de croissance», soulignent les analystes de BMCE Capital Bourse. Avant de rappeler que le groupe avait lancé sept programmes portant sur près de 13.200 logements en Côte d'Ivoire, Guinée Conakry, Cameroun et CongoBrazzaville. Addoha avait également conclu des conventions d'investissement avec le Niger portant sur 5.000 logements, avec le Sénégal portant sur 5.000 logements, avec le Mali pour 10.000 logements et avec le Ghana pour 10.000 logements. Des perspectives prometteuses Pour sa part, Alliances devrait afficher au terme de l'année en cours un chiffre d'affaires consolidé de 5,47 MMDH en hausse de 28,3%. L'année suivante, ce chiffre d'affaires devrait passer à 6,79 MMDH en progression de 24,1%. Ces réalisations sont conditionnées par la concrétisation des ambitions africaines. En effet, le groupe Alliances est actif sur le continent à travers le lancement des travaux du projet Akwaba composé de 7.800 logements pour un investissement de 1,9 MMDH, la signature d'un protocole d'accord avec l'Etat sénégalais pour l'aménagement d'un pôle urbain d'environ 400 ha à réaliser en 4 phases, la conclusion d'un protocole d'accord portant sur la réalisation par la filiale EMT Bâtiment et pour le compte de l'Etat congolais d'un programme de construction de logements au Congo-Brazzaville comprenant 3.250 unités d'habitation et plusieurs équipements pour un investissement de près de 200 millions d'euros et enfin la signature d'une convention avec le ministère de la Défense et des anciens combattants du Mali portant sur un programme de collaboration pour la mise en valeur du patrimoine dudit ministère. Par ailleurs, si l'activité africaine devrait propulser le chiffre d'affaires, la dynamique commerciale sur le marché marocain ainsi que la montée en puissance du pôle résidentiel et golfique contribueraient aussi à grande échelle aux profits du promoteur immobilier. En effet, au terme de 2013, Alliances affichait un chiffre d'affaires sécurisé de 13,7 MMDH, dont 2,8 MMDH pour le secteur social et intermédiaire, un chiffre d'affaires sécurisé de 2,9 MMDH pour le secteur résidentiel et golfique, un carnet de commandes de 3 MMDH pour le pôle prestation de services (devant être réalisé dans un délai de 6 ans) et un carnet de commandes de 5,5 MMDH pour le pôle construction (pour une concrétisation dans un délai de 4 ans). Au final, le résultat net part du groupe devrait se hisser de 18,2% en 2014 à 686 MDH et de 30,3% en 2015 pour s'établir à 894 MDH. Pas de reco pour CGI De son côté, la filiale du groupe CDG, CGI, devrait drainer un chiffre d'affaires consolidé de 4,85 MMDH en 2014 et de 5,82 MMDH en 2015, soit des hausses respectives de 30% et de 20%. Le résultat net part du groupe devrait, quant à lui, s'établir à 550,3 MDH en 2014 en amélioration de 50% et à 689,5 MDH en 2015 en progression de 25,3%. Cet optimisme des analystes découle d'une activité commerciale courant 2013 marquée par le lancement de plusieurs projets, ayant induit un chiffre d'affaires sécurisé global de 6,1 MMDH dont 3,3 MMDH pour CGI en propre, 1,8 MMDH pour Dyar Al Mansour et 1 MMDH pour Al Manar. En parallèle, le groupe s'attèle à l'assainissement de son portefeuille en cédant l'ensemble des actifs non stratégiques (hôtels, golfs, bureaux, etc.) dans un délai de deux ans notamment à des foncières appartenant à la CDG (telle que Foncier Chellah). De même, la filiale Dyar Al Mansour entend se désengager des projets de relogement de bidonvilles au profit d'une autre filiale de la CDG et se concentrer uniquement sur la promotion immobilière avec pour objectif de renforcer sa marge nette et la porter à 20% à terme. Au final, les analystes de BMCE Capital Bourse recommandent d'acheter les titres immobiliers, excepté pour la CGI, seule action pour laquelle ils n'expriment aucune recommandation pour des raisons démonologiques, mais dont les estimations laissent prévoir une sollicitation à l'achat. Addoha est valorisé à un cours cible de 74 DH tandis qu'Alliances l'est à un cours de 615 DH.