C'est parti pour la campagne référendaire. Attention tout de même à ce que celle-ci ne se transforme en cours de route en une «campagne électorale» ! Une nuance de taille que certains médias seraient tentés d'éluder dans l'enthousiasme du changement majeur que vit le pays. Or, il ne faut pas oublier que les sages veillent au grain. En effet, le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) a adopté en fin de semaine un ensemble de recommandations relatives au respect des normes de communication à adopter au cours de cette fameuse campagne. L'objectif étant, rappelons-le, que les électeurs votent pour (ou contre) la nouvelle Constitution, et non pour tel ou tel parti politique. C'est là une autre paire de manches qui démarrera en temps voulu. Tout le monde s'y met Qu'ils soient donc publics ou privés, les médias – en tant que service public – ont pour «obligation» de servir de «lanterne» aux citoyens, en toute objectivité mais également dans le respect des règles du pluralisme. Une tâche que le CSCA a tenu à rappeler au corps médiatique national et en particulier audiovisuel car de l'avis du Conseil, «l'effectivité» de l'opinion du citoyen est «conditionnée par la garantie du caractère pluraliste et honnête de l'information audiovisuelle». En clair, la décision N° 27-11 convenue vendredi dernier par les membres du Conseil porte sur l'adoption de la recommandation N° 01-11, elle-même relative à la garantie du pluralisme de l'expression des courants de pensée et d'opinion dans les médias audiovisuels. «Le CSCA recommande à ces opérateurs d'assurer un équilibre entre la pluralité des points de vue, au sein de chaque programme, sur la base d'une politique d'invitation équitable et diversifiée, dans le respect des dispositions légales en vigueur et des règles déontologiques communément admises», mentionne le texte. Bien que ces recommandations doivent «normalement» déjà être respectées par les chaînes de télévision et les radios, les sages jugent bon de renforcer la surveillance et du coup les mises en garde. D'autre part, tout en confirmant «l'entière liberté éditoriale» de ces médias, le CSCA a recommandé aux opérateurs nationaux «d'ouvrir leurs programmes, pendant la période de la consultation référendaire, à tous les courants de pensée et d'opinion, ainsi qu'à tous les acteurs politiques, syndicaux, économiques, académiques, culturels et sociaux concernés». Un chantier médiatique qui devrait chambouler plusieurs grilles de programmes au sein des différents médias audiovisuels. Les règles du jeu sont donc posées; aux médias de faire la part des choses. Pour le reste, les sages gardent l'œil ouvert. Dans ce contexte hautement politisé, la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) affirme qu'elle veillera au «respect par les opérateurs publics du dispositif réglementaire mis en place par le gouvernement». Les sages garantiront ainsi à tous les partis politiques et syndicats régulièrement constitués «l'accès équitable aux médias audiovisuels publics, à travers l'expression directe afférente au référendum».