C'est dans la douleur que les valeurs de solidarité et de compassion apparaissent. C'est le cas du drame du quartier Bourgogne où la mobilisation de la population s'est mêlée au dévouement des sapeurs-pompiers. Devant ce regrettable incident, il fallait agir et vite car plusieurs vies en dépendaient. En parallèle, plusieurs dizaines de rescapés sont devenus, en un instant, des sans-abris. Cette population craignait de connaître le même sort que celui de plusieurs familles victimes d'inondations, longtemps logées dans des écoles à titre provisoire, jusqu'à l'oubli. Cependant, le roi ne l'entendait pas de cette oreille. Il ordonna de les reloger dans des habitations décentes, et la solution a été trouvée quelques heures seulement après l'effondrement des immeubles. «La catastrophe est survenue au moment du s'hour et, avant le ftour, nous avons reçu les clés d'appartements équipés dans le quartier de Sidi Moumen, c'était à peine croyable». C'est la petite voix de cet habitant, toujours sous le choc, qui fait partie des 23 bénéficiaires de ce relogement au timing record, qui a prononcé ces mots. Une efficacité fort louable qui constitue une consolation à forte portée symbolique et un gage de solidarité authentique s'inscrivant dans la pure tradition marocaine. Pendant ce long week-end, les habitants du quartier Bourgogne étaient partagés entre le sentiment de tristesse inhérent à la séparation de personnes qui leur étaient chères, et la reconnaissance, du fait de l'importance de l'élan de solidarité dont ils faisaient l'objet. Une image restera toutefois gravée dans les mémoires, à savoir celle d'un premier relogement des femmes et enfants, dès les premières heures du drame, par les habitants du quartier.