A 225 voix contre 147 pour le président sortant Karim Ghellab, Rachid Talbi Alami a été plébiscité. Chabat dénonce «une violation» du caractère secret du vote. Haut la main, Rachid Talbi Alami (RNI) a décroché la présidence de la Chambre des députés à 225 voix face au président sortant, l'Istiqlaliel Karim Ghellab qui a eu 147 voix. Sachant que le nombre des députés de la majorité est de 221, il apparait clairement que la discipline l'a finalement emporté face aux divergences partisanes sur la personne du candidat. C'est aussi une preuve de l'efficacité de la réunion de coordination que la majorité a tenue à la veille du vote. La Charte qui a été signée jeudi a mis justement l'accent en premier lieu sur l'efficacité dans l'action et la cohésion de ses composantes. Vendredi après-midi, c'est le doyen Abdelwahed Radi qui a présidé la séance de vote. Toutefois, le déroulement du vote n'a pas été exempt d'agissement ayant entaché son déroulement. C'est encore une fois la caméra qui prendra, la main dans la poche, un député montrant à son collègue le nom du candidat qu'il a choisi. Hamid Chabat sautera sur l'occasion pour montrer au camp adverse la photo, pièce à conviction, de l'acte en porte-à-faux avec le règlement qui stipule que le vote doit être secret jusqu'au dépouillement. Coup de théâtre ou dénonciation programmée ? L'atmosphère a chauffé le temps que les ardeurs se calment sous les bons auspices de Radi. Bien que la victoire de Talbi Alami arrive à mi-mandat législatif, ses ambitions sont grandes. Sa priorité est d'insuffler une nouvelle dynamique à l'institution législative. Il s'agit de garantir la coordination avec les autres institutions constitutionnelles et de redorer son blason devant l'opinion publique. Le nouveau président a mis l'accent sur l'importance de poursuivre le rythme législatifs, en adoptant les lois organiques, et en renforcement l'ouverture du Parlement sur l'étranger, de manière à servir les causes nationales. Plusieurs dossiers chauds sont instance tels que la régionalisation, la réforme de la compensation, de la justice et de la retraite. Sans oublier l'armada des textes organiques en instance de débat ou qui doivent être soumis au Parlement. Le débat sur la société civile n'est pas en reste. Il faut dire aussi que cette session du printemps mettra la capacité d'organisation des travaux des commissions à rude épreuve. En effet, la multiplicité des lois et des sujets à débattre nécessite une vraie mobilisation aussi bien au niveau de la majorité que de l'opposition.