Les partis de la majorité gouvernementale ont tranché vendredi, à leur faveur, la course à la présidence de la Chambre des représentants, après la victoire de Rachid Talbi Alami aux dépens du candidat de l'opposition, Karim Ghellab qui a dirigé la chambre durant la première partie de la 9e législature (2011/2016). Le nombre de voix engrangées par M. Talbi Alami traduit clairement la "cohésion et la fidélité" de la majorité qui a porté son candidat à la présidence avec 225 voix, sachant qu'elle ne dispose au sein de la Chambre que de 221 membres. L'élection de Rachid Talbi Alami intervient comme une concrétisation de la position exprimée jeudi par les partis de la coalition gouvernementale (parti de la justice et de développement (PJD), Rassemblement national des indépendants (RNI), Mouvement populaire (MP) et parti du progrès et du socialisme (PPS)), par la voie des secrétaires généraux des quatre formations, Abdelilah Benikrane, Salaheddine Mezouar, Mohand Laenser et Nabil Benabdellah, qui ont signé une charte axée sur la participation dans l'action, l'efficacité dans la réalisation, la transparence dans la gestion et la solidarité dans la responsabilité, réaffirmant ainsi la cohésion de la majorité et de ses composantes et l'existence de toutes les conditions propices à la stabilité de l'action gouvernementale. Outre l'accent mis sur ces quatre fondamentaux, la charte exhorte les partis de la coalition à se conformer à un haut niveau de coordination et de concertation pour assumer, au mieux, leurs responsabilités constitutionnelles et politiques dans la gestion de la chose publique et la réalisation des objectifs pour lesquels ils se sont engagés auprès des citoyens. La charte appelle, de même, la coalition à renforcer la solidarité et à respecter ses engagements par le biais de mécanismes consensuels favorisant l'organisation, la gestion et l'évaluation de son action commune, et à oeuvrer à la mise en place d'une vision unifiée, harmonieuse et intégrée de l'action gouvernementale, concernant notamment les grands dossiers arrêtés par la présidence de la coalition et dont les orientations sont définies selon une approche participative. La majorité avait réussi, lors d'une réunion tenue récemment, à déterminer les priorités du programme gouvernemental qui sera exposé devant le parlement par le Chef de gouvernement, en plus de son bilan d'action à mi-mandat. Devant cette initiative prise par les partis de la coalition gouvernementale, l'opposition avait, à son tour, présenté un candidat unique dans une forme de consécration du principe de la compétition démocratique, en ce sens que l'élection du président de la première chambre du Parlement a été, de l'avis du doyen de la chambre, Abdelouahed Radi, président de la séance d'élection, "un moment de démocratie par excellence". Un communiqué ayant sanctionnée une réunion, tenue récemment par les secrétaires généraux de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), du parti Authenticité et Modernité (PAM), de l'Union constitutionnelle (UC) et du Parti de l'Istiqlal (PI), avait indiqué que le soutien de l'opposition à la candidature de M. Ghellab, intervient dans le sillage de la conjoncture et des défis liés à l'élection du président de la Chambre des représentants dans le cadre du processus d'édification institutionnelle du pays et de consécration de la démocratie comme choix stratégique irréversible, dans le strict respect de l'esprit de la Constitution qui a garanti à l'opposition les conditions idoines pour s'acquitter au mieux de sa mission dans l'action parlementaire et la vie politique en général. Entre cohésion de la majorité et coordination de l'opposition, les observateurs estiment que la session du printemps de la chambre des représentants connaîtra des débats intenses au vu, notamment, du grand nombre de textes législatifs et organiques devant être examinés par le parlement, et des grands dossiers qui font l'objet de polémique, tels la caisse de compensation à la lumière du rapport de la Cour des comptes, le régime des retraites et la gestion du dialogue avec les partenaires sociaux.