L'été démarre sur les chapeaux de roues pour les acteurs du secteur de la logistique. Le projet de loi relatif à la création de l'Agence marocaine de la logistique (AMDL), victime des guégerres politiciennes entre Ghallab et ses détracteurs, a finalement été adopté, mardi, par la Chambre des représentants. Six mois se sont écoulé depuis son adoption par la Chambre des conseillers. Sans parler du temps que cela a pris avant que le processus ne soit déclenché. Au-delà du satisfecit du ministère de la tutelle et des opérateurs, l'adoption de ce projet de loi vient surtout donner le coup d'envoi d'un long processus devant amener à combler le retard accusé sur la mise en place de la stratégie logistique du royaume, qui était jusque-là prise en otage par la mise en place de l'AMDL, pivot de toute la stratégie. Pour rappel, l'Agence vise à promouvoir le secteur du transport et les zones d'activités logistiques. La création d'une agence dédiée a principalement pour but de mettre en œuvre la politique du gouvernement vouée à l'incitation d'opérateurs s'activant dans le domaine des activités logistiques et leur implication, aux côtés des autorités publiques concernées, dans la mise en place des plans de formation en la matière et la prise en charge du suivi du rendement et de l'efficience des services logistiques. «C'est une grande satisfaction, mais le chemin reste encore long. Il y a aujourd'hui un manque de visibilité en ce qui concerne le planning de la concrétisation des différents chantiers de la stratégie, surtout qu'il s'agit d'un processus de négociations», commente une source ministérielle. Autre bémol, maintenant que la création de l'agence est entérinée, il faudra lui trouver un commandant de bord et vite. Or, à ce jour, aucun nom n'est avancé et il faudra encore attendre que les décrets soient publiés, que les budgets alloués et les structures dédiées mises en place. Le seul facteur pouvant contribuer à la résorption du retard accusé dans cette stratégie est la mobilisation durant ces derniers mois de la CGEM. Les contrats-programmes seraient bien avancés, à en croire des sources proches du dossier. Par ailleurs, il faut souligner qu'au-delà d'une simple structure devant piloter la stratégie, l'Agence marocaine de la logistique aura également l'allure de «conseiller». En effet, de par son statut de pivot du secteur et par là même de la stratégie, l'agence sera également investie de la mission de proposer au gouvernement des textes législatifs et réglementaires, de sorte à développer l'offre nationale en matière d'activités logistiques et d'organisation de la profession d'opérateur logistique. Ce rôle est d'autant plus avéré quand on sait que l'enjeu va bien au-delà de la simple dynamisation du secteur de la logistique. C'est toute l'économie nationale qui est aujourd'hui concernée. Engagé dans plusieurs plans de développement sectoriel, le Maroc se doit aujourd'hui de les accompagner par un secteur logistique efficace afin de renforcer la compétitivité de l'économie nationale, de plus en plus confrontée à la concurrence internationale et régionale. Maintenant que le principal blocage que constituait cette loi est levé, le pari est donc de mettre le turbo sur les chantiers de la stratégie logistique afin d'être à temps, notamment pour l'échéancier 2012. De sources bien informée, le seul moyen de rattrapper le retard est que l'AMDL soit opérationnelle en septembre prochain.