L'ambiance est à la littérature , en cette fin de janvier, à la Villa des arts de Rabat et à celle de Casablanca. C'est ainsi que Naima Lahbil Tagemouati, professeur d'économie à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Fès, présente son nouveau roman «La liste». C'est l'histoire croisée de Fatima et Bouchta. Fatima, mère de famille, cherche à quitter désespérément le bidonville dans lequel elle habite, mais elle n'est pas sur la liste des bénéficiaires du relogement étatique. Bouchta, architecte, vient d'emménager à Casablanca. Il aime bien s'habiller, se montrer dans des soirées en ville pour oublier son couple en crise et mettre à distance ses origines sociales pauvres. Cependant, son métier, le relogement d'un bidonville, le contraint à confronter des situations difficiles. Roman très visuel, il nous dévoile deux personnages à la personnalité complexe et attachante. Celle de Fatima, femme forte, illettrée mais intelligente, sincère, se bat pour installer sa famille dans un logement décent. Et celle de Bouchta, personnage déchiré entre ses mesquineries et son désir de s'élever dans la hiérarchie professionnelle et sociale. Cette chronique, qui mêle la petite histoire à la grande, se déroule à Casablanca, grande ville où les attentes, les désirs et les frustrations sont exacerbées. Une œuvre signée Naima Lahbil Tagemouati qui a publié, aux éditions Wallada, «Le foncier, autopsie du prix et de l'échange, le cas de Fès», ainsi que plusieurs articles sur la médina de Fès. Elle a aussi publié, un essai, Dialogue en médina, aux éditions Le Fennec (2011). «La liste» est son premier roman. Un roman présenté au public par M. Najib Benyahya, architecte, responsable à la Holding Al Omrane à Rabat. Dans une autre optique, mais tout aussi littéraire, une rencontre sur le thème de «Panorama des littératures subsahariennes de langue française» sera proposée à Casablanca le 17 janvier et à Rabat le 23. Cette rencontre aura pour objectif de présenter les littératures subsahariennes francophones au travers de leur histoire et seront ainsi abordées les différentes étapes de ces littératures, leurs spécificités et leurs thématiques par le professeur de l'Enseignement supérieur à l'Université Hassan II-Mohammédia et à la faculté des lettres et des sciences humaines de Ben M'sik, département de langue et de littérature françaises : Samira Douider. En 1993, elle obtient un doctorat nouveau régime intitulé «Littératures maghrébines, littératures sub-sahariennes de langue française : similitudes et contrastes», sous la direction d'Arlette Chemain, à la faculté des lettres et des sciences humaines de Nice, Université Sophia Antipolis. En 2005, elle obtient un doctorat d'Etat intitulé «Cinquante ans d'écriture du roman maghrébin et sub-saharien de langue française : mutations ou récurrences ?», sous la direction de Mme Arlette Chemain, à la faculté des lettres Ben M'sik. Cette recherche a été publiée chez l'Harmattan en 2007. Coordinatrice du Master «Littératures et cultures francophones et comparées» et de la Formation doctorale «Civilisations francophones et comparées» de la faculté des lettres et des sciences humaines Ben M'sik, Casablanca, elle est également membre fondateur de la Coordination des chercheurs sur les littératures maghrébines et comparées (CCLMC), association marocaine des littératures comparées. Elle a participé à l'organisation de nombreuses rencontres scientifiques universitaires, ainsi qu'à différentes publications. Samira Douider est auteur de «Le roman maghrébin et subsaharien de langue française, études comparées» (Paris, L'harmattan, 2007) et a publié de nombreux articles à l'échelle nationale et internationale sur les littératures subsahariennes et maghrébines. Deux femmes et beaucoup de littérature, c'est ce que propose la Villa des arts les 17, 22 et 23janvier prochains.