Les membres du G8 vont devoir mettre la main à la poche pour aider les démocraties émergentes. Pas moins de 40 milliards de dollars sont d'ores et déjà réservés aux seules Tunisie et Egypte. D'aucuns qualifient le geste comme étant le prix à payer pour ces révolutions, d'autres préfèrent lier cette initiative à une stabilité salutaire pour l'Occident. Sans polémiquer entre les deux thèses, il est connu que les riches du monde ne «donnent» rien gratuitement. Ils attendent de la Tunisie et de l'Egypte d'être des modèles régionaux pour stimuler la révolution pour les uns ou l'évolution pour les autres. Peu importe le mode opératoire, pourvu que ces démocraties «chassent» le spectre de l'obscurantisme par l'accès à la liberté de choisir. L'autre revers de la médaille ou le non dit, de cette générosité, c'est la relance économique des nouveaux régimes. C'est une manière de préserver l'Occident contre un «Exodus» ravageur sur la stabilité économique et menaçant sur les valeurs de ce Nord si regardant, et même frileux, par rapport à ses spécificités. «La Berd prêtera 2,5 milliards de d'euros aux pays méditranéens. Il n'y aura rien de concret pour l'Egypte, tant que nous ne connaîtrons pas le résultat des élections. Cette analyse de la transition démocratique est aussi prévue en Tunisie et au Maroc», a assuré Thomas Mirow, président de la Berd. Voilà, le ton est donné, le Maroc est cité. On le disait, ici même, il y a quelques jours, on nous observe à la loupe. Et si le Maroc a une longueur d'avance par rapport aux autres pays, il faut signaler que le facteur temps est crucial. C'est dire qu'il ne nous est pas permis de le gaspiller. Les trois prochains mois seront déterminants pour l'avenir du pays. D'ores et déjà, on compte sur la potion magique qu'est la réforme constitutionnelle, pour nous donner des ailes.