Après plusieurs reports, le chef du gouvernement se rendra, mercredi, à la 2e Chambre pour la traditionnelle séance des questions mensuelles. Le rejet de la loi de finances 2014 par la 2e Chambre, ainsi que l'objet de la séance qui implique directement les syndicats, sont de sérieux indicateurs sur la tension qui règne à la veille du dernier face à face de l'année 2013 entre le chef de l'Exécutif et l'opposition. Après les querelles relatives à la répartition du temps de parole, les relations entre le gouvernement et la 2e Chambre s'apprêtent à terminer l'année sur un fond de désaccord autour des mesures sociales préconisées par le gouvernement, pour lesquelles un montant de 32 MMDH a été consacré aux engagements relatifs au dialogue social. Le gel des rounds du dialogue ainsi que le refus des amendements proposés par les centrales syndicales risquent davantage d'envenimer le climat de cette séance durant laquelle Benkirane exposera les mesures prévues par le budget 2014 pour le soutien au pouvoir d'achat et la couverture sociale. Les conseillers ont exprimé dans le rapport final de la Commission des finances et de la planification leurs craintes quant à la faiblesse des dotations budgétaires, qui ont été réservées à des départements névralgiques, comme ceux de la Modernisation de l'administration, de la Famille et de l'Artisanat. D'autres zones d'ombres devraient être éclairées par Benkirane concernent cette fois les priorités de son plan législatif sur ledit volet social. Le président du gouvernement aura intérêt durant cette séance à tempérer les ardeurs de l'opposition, surtout pour les accusations relatives à l'absence d'une démarche participative dans l'élaboration des lois attendues pleuvent. Pour l'instant, en effet, seule la loi relative au dédommagement pour perte d'emploi a été adoptée durant 2013. A noter que plusieurs questions restent en suspens entre la majorité et l'opposition. C'est le cas de la protection du pouvoir d'achat de la classe moyenne, dont le flou entoure les critères relatifs à son identification, ou encore de la prise en considération de l'impact de la crise qui sévit sur les partenaires historiques du Maroc, laquelle reste, elle aussi, différemment interprétée. Le soutien au monde rural et aux couches vulnérables ainsi que le ciblage qui devra précéder la réforme de la Caisse de compensation restent, pour leur part, des sujets où la polémique et la démagogie règnent durant les débats en plénière.