Au moment où d'importantes pressions s'exercent sur le marché international du cacao, la Compagnie chérifienne de chocolaterie (CCC), qui produit et commercialise le chocolat sous la marque Aiguebelle, se lance dans la transformation industrielle sur le marché camerounais. Il y a un peu plus d'une année, en effet, le géant marocain de l'agroalimentaire lançait un important projet d'investissement au Cameroun, l'un des premiers pays producteurs de cacao sur le continent et à l'échelle mondiale. L'objectif est évidemment la quête de croissance sur le marché subsaharien, mais aussi la sécurisation de l'approvisionnement d'une matière première que les analystes annoncent en pénurie à partir de 2020. Le projet porte plus précisément sur la construction d'une unité industrielle de production de chocolat d'une capacité globale de 40.000 tonnes. La compagnie avait même investi sur la création d'une filiale locale, le Cameroon Investment Company, pour porter l'initiative. Ledit projet devait être livré en fin 2012 ou début 2013 pour un coût global d'un peu plus de 70 millions d'euros. Cet investissement n'est évidemment pas vain. L'objectif est de booster des chiffres de ventes à l'international. Aujourd'hui, la compagnie réalise un peu plus de 30% de son chiffre d'affaires annuel sur les marchés à l'export. Croissance Sur le marché camerounais, le projet d'Aiguebelle est évidemment accueilli à bras grands ouverts, dans un contexte où le pays cherche résolument, depuis plusieurs années, à promouvoir les investissements privés dans divers secteurs d'activité. Celui du cacao, en l'occurrence, est caractérisé par une sous-industrialisation qui limite ses capacités de croissance et de création d'emplois. Tout juste en fin de semaine dernière, la 2e édition du Festival international du cacao (Festicacao), co-organisée par le patronat local du secteur du cacao et du café : le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC) et le gouvernement camerounais, remettait à l'heure les ambitions du pays dans ce secteur. Le Cameroun a produit près de 4 millions de tonnes de cacao pour la campagne 2012-2013, ce qui en fait l'un des principaux producteurs et exportateurs de cette ressource à l'état brut, sur le continent. La filière emploie aujourd'hui 500.000 producteurs et une bonne dizaine de milliers de personnes vivant de la transformation à petite échelle, parfois artisanale. Sur les 5 prochaines années, la demande mondiale en cacao devrait fortement augmenter sur le marché international, entraînant avec elle une hausse des cours, pour atteindre 3.000 dollars US/la tonne.