Lors de sa première rencontre avec la presse en tant que président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Nizar Baraka a dit vouloir s'attaquer à un gros morceau: le modèle de développement régional intégré des provinces du Sud. L'ex-argentier s'y attèlera jusqu'au 15 septembre en organisant des rencontres et séances de travail pour l'élaboration d'un nouveau projet de modèle de développement des provinces du Sud. Les rencontres débuteront le 10 septembre à Laayoune, Dakhla et Guelmim. Le rapport final sera présenté au souverain en octobre prochain, annonce-t-on. Cependant, avant cela, la version actuelle, qui a fait beaucoup de bruit, devrait être rectifiée et enrichie. En effet, le rapport su CESE sur le Sahara n'a pas versé dans l'éloge dans la mesure où il a relevé la stricte réalité, avec ses points positifs et négatifs. Cette orientation entre dans le cadre du modèle de développement basé sur la mise en valeur des régions et de la solidarité interrégionale que le conseil appelle de ses vœux. En tout cas, il faut s'attendre dans les prochains jours à ce que le débat sur les villes du Sud soit le plus participatif possible avec un intérêt particulier donné aux aspects d'intégration économique, sociale et environnementale. Nizar Baraka a aussi présenté le rapport annuel 2012 du CESE. Parmi ses principales recommandations figure l'amélioration de la compétitivité de l'économie nationale. Le conseil veut que cette compétitivité soit durable, et qu'elle intègre les paramètres liés à la cohésion sociale et au respect de l'environnement. Concernant le RAMED dont le lancement effectif a été effectué en 2012, le conseil recommande de le généraliser aux catégories des commerçants et agriculteurs. Bien que l'on soit en phase d'expérimentation de ce régime, principalement à Tadla-Azilal, les experts du conseil estiment que l'on peut d'ores et déjà procéder à un premier retour d'expérience. Concernant la composante sociale du rapport, Mohamed Fikrat, membre du CESE chargé de la supervision du rapport 2012, est optimiste quant à la reprise du dialogue social. En stand-by depuis plusieurs mois, le dialogue tripartite (gouvernement-syndicats-patronat) a laissé la place, indique-t-il, à un dialogue bilatéral qui est en train de préparer le terrain à une reprise du dialogue social sur de bonnes bases. Enfin, pour ce qui est du volet environnemental, le conseil a entamé l'étude d'une loi-cadre, soumise pour avis par le gouvernement et susceptible de traduire la charte sur le terrain. Le système fiscal n'est pas en reste. Le rapport du CESE appelle à des ajustements au profit des secteurs à forte valeur ajoutée. Il faut rappeler que les recommandations du conseil ont servi de base aux dernières assises de la fiscalité. Ces mêmes recommandations devraient jouer le rôle de feuille de route pour la réforme fiscale qui doit voir le jour dans le projet de loi des finances 2014. Le plan Baraka pour le CESE Le nouveau président du CESE veut marquer sa prise de fonctions par une réforme même du conseil. Nizar Baraka veut ainsi faire du conseil, en plus de sa fonction consultative, une force de proposition en encourageant l'auto-saisine. Il ambitionne aussi d'en faire un outil de prospection et d'anticipation des grandes problématiques économiques qui peuvent avoir un impact sur l'économie nationale. Ce n'est pas tout. Baraka mettra en place un mécanisme de suivi des avis, études et recommandations du conseil ainsi que leur impact sur l'effort législatif. Il veut aussi mettre en place un nouveau plan de communication à même de mieux faire connaître le CESE à l'échelle internationale, notamment en Afrique subsaharienne.