La réunion du ministre marocain des Affaires étrangères, Saad-Eddine El Othmani, avec les diplomates marocains de par le monde est un événement à haute valeur symbolique. Car, quoi que l'on puisse dire sur le périmètre du pouvoir de la diplomatie marocaine, se réunir autour du ministre du tutelle renvoie à une parfaite coordination avec le souverain. D'ailleurs, El Othmani ne cache pas que le contact lui est ouvert avec le roi pour une prise de décisions coordonnée et concertée quant aux positions qui engagent le pays. Ceux qui ressassent que cette synergie dérangerait Benkirane, qui se sentirait écarté ne connaissent pas l'homme. S'égarer dans une analyse qui qualifie le PJD de sphizophrène, en se basant sur des positions radicales exprimées par quelques membres du parti de la lampe en totale contradiction avec l'attitude officielle, relève de l'analphabétisme diplomatique ou de la mauvaise foi. En effet, depuis quand des partis, même au pouvoir, dictent-ils la position officielle de l'Etat? Et puis, que ferait-on si les positions partisanes étaient contradictoires les unes par rapport aux autres? Prenons par exemple le conflit égyptien, où le parti de l'Istiqlal est farouchement opposé aux frères musulmans, quand le PJD ne cache pas sa proximité avec cette formation politique. Le PPS refuse l'idée des frappes américaines sur la Syrie, alors que l'Etat s'alignerait in-fine sur l'initiative US. Le PAM appelle à l'incrimination du business avec Israël, alors qu'officiellement rien n'indique que ce business existe bel et bien! La diplomatie est en fait très compliquée et c'est pourquoi, dans la configuration politique marocaine, elle ne pourrait être livrée à des querelles politiques internes. Ses défis sont au delà des frontières, où nos diplomates en chef doivent, d'abord défendre la marocanité de notre Sahara, mais aussi savoir «marketer» le pays, attirer les investisseurs et rechercher du business gagnant.