L'affaire du pédophile espagnol Daniel Galvan continue d'alimenter l'actualité en Espagne. Interpellé par les médias, l'avocat du détenu, Manuel Maza, a souligné qu'il a déposé un recours contre le mandat de dépôt du juge de l'audience nationale et réclame «la libération immédiate» de son client. En guise de garantie, l'avocat suggère que le juge dicte des mesures de précaution comme le fait de se présenter, hebdomadairement, au commissariat le plus proche de son lieu de résidence, et la saisie de son passeport avec interdiction de quitter le territoire. La défense de Galvan justifie ces mesures par l'absence de risque d'évasion étant donné que le pédophile possède une propriété en Espagne et n'a pas cherché à fuir la justice depuis sa mise en liberté. Le récidiviste interpellé le 5 août en Espagne après le mandat d'arrêt international émis par le Maroc à son encontre est placé en détention préventive par le juge de l'Audience nationale. Ce dernier avait accordé 40 jours au Maroc pour présenter un dossier ficelé afin que le magistrat espagnol puisse rendre sa sentence finale. À présent, la défense de Galvan joue la carte des troubles psychiques dont prétend souffrir le pédophile. Selon Me Manuel Maza, qui s'est entretenu avec son client, le détenu pâtit de graves problèmes psychologiques, mais s'est montré «tranquille» durant cette entrevue. Me Maza cherche à prouver que la maladie mentale de son client est si prononcée qu'il aurait fallu qu'elle soit prise en considération comme circonstance atténuante lors de son procès. D'où la contestation de la défense de Galvan de la peine de 30 ans prononcée à l'encontre de son client par le tribunal marocain. De surcroît, la défense de Galvan n'a pas hésité à reprendre les propos de son client qui se proclame innocent et nie les faits que la justice marocaine lui a attribués. L'avocat est allé loin en reprenant à son compte la déclaration du pédophile qui a qualifié les enregistrements réquisitionnés chez lui de non «obscènes». Concernant la grâce annulée, l'avocat a estimé que malgré les erreurs ayant entaché ce processus, la grâce ne peut être révoquée et de facto la peine n'existe plus. Cependant, il reconnaît que c'est à l'Audience nationale d'élucider ce cas énigmatique sans précédent dans les annales de la justice espagnole. D'autre part, le pédophile devrait être entendu dans une affaire d'abus sexuels suite à une plainte déposée par le père d'une mineure espagnole. La juge d'instruction en charge du dossier a décidé l'envoi d'une commission rogatoire au tribunal dont dépend la prison où le pédophile est en détention provisoire pour l'interroger sur les faits. De même, la victime en question sera examinée par un médecin dans les plus brefs délais et ses parents entendus comme témoins dans cette affaire. Sur le plan politique, le parti de l'opposition, le PSOE, a demandé la comparution devant la commission des Affaires étrangères relevant du Parlement, du chef de la diplomatie espagnole et du ministre de la Justice, pour éclairer l'opinion publique sur les dessous de cette affaire.