C'est un projet que le RAM avait lancé en 2011. Doté d'une enveloppe de 400 millions de dirhams, ce projet prend en charge la refonte compète des cabines de 29 appareils appartenant à la flotte de la compagnie nationale. Sont concernés par ce programme, 25 Boeing 737 nouvelle génération, 3 Boeing 767 et 1 Boeing 747, ce qui porte le nombre d'appareils qui subiront une modernisation de leurs cabines, à 29. Actuellement, les travaux de refonte d'un seul Boeing 767 ont été finalisés, ayant permis à la RAM de faire une première inauguration de ces cabines et de présenter les nouveaux appareils qui renforceront la flotte du transporteur national. Ces derniers sont des appareils de module 100 sièges qui consolideront la flotte moyen courrier de Royal Air Maroc. «Ces appareils neufs ont rejoint notre flotte sous forme de contrat de location. Nous avons préféré les tester avant de les acquérir. Ces appareils, qui sont loués avec leurs équipages, pour une période allant de 8 à 12 mois, nous permettront d'avoir une idée sur ces avions avant de prendre la décision finale», explique Driss Benhima, Président directeur général de la RAM. Au cas où le test s'avère concluant, la compagnie procédera à l'acquisition de 12 à 15 appareils de ce type. Au terme de la période d'essai, un appel d'offres international sera lancé, dans ce cas, pour choisir, auprès des constructeurs aéronautiques mondiaux, le modèle le plus adapté aux besoins de RAM. En amont, des études lancées par la compagnie, avec l'assistance de cabinets internationaux spécialisés, ont abouti à la recommandation d'introduire 15 appareils du module 100 sièges à moyen terme. L'objectif étant de rénover la flotte actuelle et de répondre aux exigences d'un nouveau réseau que la compagnie compte développer. Refonte de l'offre L'objectif est clair, restructurer la flotte pour mieux adapter l'offre à la demande et pour optimiser les coûts d'exploitation de la flotte. Sur certains marchés, à l'image des destinations touristiques marocaines et des lignes qui relient le Maroc à l'Europe, la RAM a subi une concurrence impitoyable suivie par une perte de parts de marché considérable sur ces segments. Suite à cela, un revirement stratégique, faisant des trajets long-courriers et du développement de l'activité en Afrique une priorité, s'est avéré nécessaire. L'amélioration du service à bord des avions est donc primordial et justifie un investissement, en fonds propres, aussi important. Point de vue Driss Benhima, PDG de Royal Air Maroc. La modernisation des cabines des trois Boeing 767 coûte au total 200 MDH. Nous avons procédé à la modernisation des cabines de ces avions, en attendant la livraison des 5 appareils Dreamliner 787 que la RAM avait commandé au constructeur mondial, et qui connaît un retard, même si le contrat prévoit une compensation de ce retard. Cela dit, le modèle du Dreamliner a évolué depuis et les avions commandés devaient remplacer nos appareils Boeing 767. Or, nous espérons actuellement garder le tout. Nous avons l'ambition de développer notre flotte de 100 places et de nous positionner sur le long-courrier. Face à l'offre et les prix pratiqués par les compagnies de low cost, qui ont eu un impact négatif sur nos lignes Maroc/Europe, nous estimons qu'il est pertinent de développer notre offre sur ce réseau. D'ici 2020, nous ambitionnons d'augmenter notre flotte long-courrier à 10 avions. Ces appareils permettent de faire de longs trajets, notamment vers la Chine et les Amériques, sans escale. En revanche, notre activité en Afrique est en bonne santé et il faut capitaliser sur notre position en tant que hub régional et continental. L'année 2013 est marquée par un développement considérable de l'offre par rapport aux années précédentes. De notre côté, nous espérons que cette année sera une année équilibrée financièrement. Notre objectif est de ne pas perdre de parts de marché. Cela n'arrivera pas si les compagnies low cost ne viennent pas sur Casablanca et Rabat. Autrement, nous risquons de voir notre activité subir la même rude concurrence que nous avons subie sur les destinations touristiques.