Les promoteurs immobiliers ont lancé, hier, un nouveau dispositif pour lutter contre la pratique du «noir». Leur fédération a, en effet, annoncé le lancement officiel d'une campagne de communication autour de l'affichage obligatoire des prix, réels, de vente à 100%. Il s'agit là d'une «nouvelle étape dans la transparence des prix de vente des biens immobiliers», estime Youssef Ibn Mansour, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), lors d'un point de presse tenu à Casablanca. Sur le terrain, les promoteurs adhérant à cette démarche s'engageront à afficher une banderole sur la façade de leurs immeubles, détaillant le prix réel à 100%. Et la FNPI de préciser : l'affichage d'une banderole portera uniquement sur la déclaration de la totalité du montant des ventes et non sur les prix. «C'est une démarche volontariste. La Fédération n'impose aucun diktat sur les promoteurs», précise Youssef Ibn Mansour. Valeur aujourd'hui, environ 200 banderoles ont été produites (183 distribuées), selon la FNPI. D'autres ont été commandées. «Nous avons été étonnés de l'engouement des promoteurs pour cette démarche», souligne-t-on. Officiellement, ce nouveau chantier, qui entre dans le cadre de la Charte d'éthique signée récemment par les promoteurs de la FNPI, a démarré le 16 juin dernier. Et pour faire adhérer en masse les promoteurs à cette initiative, la FNPI a programmé une campagne de sensibilisation à travers plusieurs villes du royaume (la Fédération regroupe 16 associations régionales), qui durera un mois. «Il s'agit d'une rupture avec le passé», indique le président de la FNPI, pour qui cette initiative, si elle fait l'unanimité au sein des professionnels, constituera une bonne solution pou lutter contre le phénomène du «noir». Sauf qu'au sein même de la Fédération, on reconnaît que, dans un premier temps, il y aura de la «résistance» de la part d'une bonne partie des promoteurs. «Nous poussons vers une amélioration de l'apport des promoteurs immobiliers. La future étape est celle de la labellisation», explique-t-on. À Casablanca, les plans d'aménagement tardent à venir L'affichage des prix est donc l'un des éléments de la Charte d'éthique signée récemment par les membres de la FNPI. Il s'agit là d'un des éléments du chantier de la transparence des prix, lancé en 2008 par les membres de la FNPI, en partenariat avec ministère de l'Habitat, pour «tirer le secteur vers le haut». Pour le deuxième semestre, le plan d'action de la Fédération contient plusieurs projets, relatifs notamment au cadre réglementaire de la profession. Le président de la FNPI parle ainsi de l'amélioration de la loi sur la vente à l'état futur d'achèvement (fameuse Vefa) qui «tarde à sortir», estime Ibn Mansour. «C'est à l'Etat d'accélérer ce chantier», explique-t-il. Autre chantier, autres attentes, notamment au niveau des plans d'aménagement de la ville de Casablanca. Le nouveau schéma directeur de la métropole a certes été publié au Bulletin officiel en janvier 2010, mais 33 plans d'aménagement, qui seront déclinés dans le schéma n'ont pas encore vu le jour. Selon les membres de la FNPI, l'Agence urbaine de Casablanca leur a signifié que certains plans seront publiés incessamment, mais «nous n'avons encore rien vu», indique Ibn Mansour. Les professionnels sont ainsi dans l'expectative. Le patron des promoteurs parle même d'une situation «contradictoire». «D'une part l'Etat nous fait la pression pour démarrer le chantier du logement social, et d'un autre côté, nous sommes confrontés à la réalité du terrain, notamment avec l'absence de plans d'aménagement», tonne-il. Sur ce même registre, un membre de la FNPI a déclaré que les premières livraisons d'immeubles de logements sociaux devraient avoir lieu en 2011 ou 2012. Trois zones ont été déjà identifiées au niveau de la ville de Casablanca (50% de la demande nationale). Il s'agit des sites de Rahba, Lahraouiyine et Lakhyayta.