Un hommage sous forme de peinture peut-être le meilleur hommage en soi, pour des artistes qui ont vécu la même passion du pinceau. C'est ce que s'apprête à réaliser Hassan Nadim à la villa SA&AA à Casablanca du 11 au 30 juin. Né le 1er janvier 1959 à Douirane, un village du haut Atlas situé à 90 km de Marrakech, Hassan Nadim découvre l'art et la beauté de l'image à la fin des années 80, via un membre de sa famille, étudiant la photo à l'Académie des Arts à San Francisco Il l'accompagne lors de ses séances de prise de vue, ils développent les films ensemble, ils commentent les tirages réalisés aux Etats – Unis et cela fût le déclic pour Hassan Nadim qui a tout de suite voulu être peintre. Hassan Nadim est l'auteur de plusieurs expositions au Maroc et à l'étranger notamment en France, en Espagne, en Belgique, en Suisse, en Pologne, à Bahreïn et au Chili. Il a collaboré à de nombreux livres d'art et de civilisation marocaine.Hassan Nadim vit et travaille à Marrakech. «Magie sensorielle, magie visuelle, mouvement d'échange entre un clair et un obscur dans la pure tradition mazdéenne des magus, ces magiciens-savants qui lisent dans la lumière et l'ombre pour prédire. Hassan Nadime inscrit son exposition Mages sous le signe de cette dialectique, entre savoir et sensibilité. Une rétrospective mettant côte à côte un poète «Fernando Pessoa», un artiste-peintre et sculpteur, «Farid Belkahia » et un lieu historique «Jamaâ el Fna» ne peut être que cette mixture magique recherchant la symbiose dans la diversité, ramenant l'humain à son aire réceptive polysémique, en harmonie avec ses facultés sensitives et sensorielles» expliquent les organisateurs de l'exposition. En effet, Hassan Nadim, considéré comme l'œil de mage et de magicien, saisit l'instant mouvant, entre lumière et ténèbres, entre stase et mouvement, non pas pour fixer, le temps d'une pose photo, un présent de toute façon fluant, mais pour pérenniser l'instant de cette fluence, saisir le moment où la chose est en train de passer d'un avant à un après. Dans cet entre-deux, l'artiste, comme inscrit dans la mouvance même du temps, décoche une flèche et la laisse poursuivre sa cible mouvante. Achille ne rattrapera jamais la tortue, dit le paradoxe sophiste. L'œuvre de cet artiste suit le scintillement de l'œil et de l'esprit et, en ce sens, échappe au cadre pour s'offrir comme liberté, pensée et joie. C'est ainsi que le portrait porte toute sa charge émotive, se l'approprie et continue de la vivre sous objectif et que les paysages ou lieux continuent d'être habités. Les œuvres de l'exposition Mages sont vivaces, presque mouvantes. Inhabituelles, si l'on veut, et hautement iconoclastes. Elles ont définitivement rompu avec la norme photographique pour se répandre sur l'infini espace de l'art. Des personnages issus de l'univers réaliste de la photographie pénètrent patiemment un univers autre, aux confins de l'abstraction, et s'y installent, et y élisent domicile, naturellement, donnant à l'homme sa réelle dimension : être réel - rêveur, être d'esprit et de sens. Cette schizophrénie artistique sera présentée jusqu'au 30 juin...