Depuis la fin du championnat, les dirigeants des clubs n'ont qu'une seule hantise: renforcer les rangs de leurs équipes et à tout prix. C'est le cas du WAC, qui recrute à coup de millions. Tellement précipités, et surtout animés par ce souci de faire la bonne opération, les dirigeants embauchent sans test médical préalable. «Malheureusement, c'est un constat aujourd'hui», affirme un médecin sportif, sous couvert de l'anonymat. Un vieux réflexe qu'un agent de joueurs n'a pas hésité à qualifier de «laisser aller total». Pis encore, qu'il soit Marocain ou Africain, aucun joueur ne possède, aujourd'hui, un dossier médical. «Il s'agit beaucoup plus d'un historique connu pour tous. C'est le cas des joueurs marocains. Ce qui fait que les tests sont, souvent, limités aux étrangers, notamment les Africains, pour savoir si tel ou tel joueur est blessé ou non. Pas plus. Or, il se trouve que la majorité des joueurs africains sont porteurs du virus de l'hépatite», confie cet autre agent de joueurs. Certes, il est difficile dans l'état actuel des choses de recenser tous les cas, mais celui de Pape Later N'diaye pousse à se poser des questions. Hépatite... Sollicité durant la trêve hivernale par le club émirati d'Al-Dhafra, l'attaquant sénégalais du DHJ, alors buteur du championnat avec 9 réalisations, a vu son rêve s'évaporer. Et pour cause : le joueur, aujourd'hui sans club après avoir eu sa lettre de sortie, est atteint de l'hépatite B. «C'est un microbe actif qui contamine. Dans des pays comme le Japon, l'Ukraine, la Russie et les pays du Golfe, on n'accepte pas des joueurs qui portent ce genre de maladie», fait remarquer notre source. Autre joueur, autre cas, celui de Abdeslam Benjelloun. L'été dernier, l'ex-attaquant marocain du FC Hibernian, alors en vacances au Maroc, avait été contacté par Al Ahly. Après s'être informé sur son dossier médical, le club égyptien a fini par retirer son offre, car l'ex-buteur du MAS était atteint de l'hépatite B. Cela n'a pas empêché Benji de rejoindre à nouveau le club écossais, pour une saison, avant de signer dernièrement pour le club allemand de Gr.Fürth (Bundesliga 2). Dans la médecine sportive, et selon les règlements de la FIFA, un joueur ne peut être déclaré apte que lorsqu'il réussit son test médical. ...et dopage Recruté, en décembre dernier, par le WAC, sans passer par un contrôle médical, le cas de Junior Mokoko n'est pas passé inaperçu. Un transfert suite auquel la tension est montée d'un cran entre le médecin du club Abderrazak Hifti et Baddou Zaki, alors entraîneur. Dans la logique des clubs, effectuer un test médical revient, souvent, à débourser plus d'argent. «Mais attendez, vous payer 1 à 2 millions de DH pour vous attacher les services d'un joueur et vous n'avez pas de quoi payer un bilan médical, qui ne dépasse pas 900 DH ? Qu'on ne tourne pas autour du pot. C'est de l'amateurisme à tous les niveaux», ironise l'agent de joueur, avant d'ajouter «Il vaut mieux faire des tests en interne et anticiper d'autres cas, le dopage sous toutes ses formes, notamment, et là je peux vous dire que peu sont les joueurs aptes à jouer, que d'être sanctionné par une instance continentale ou internationale avec tout ce que cela pourrait avoir comme conséquence sur l'image de marque de notre football».