Mawazine ne se résume pas aux grandes scènes, il a investi les rues de Rabat. La ville de Rabat a vibré tout au long de la journée partout dans la ville. Venues du Maroc, du Brésil et d'Europe, des troupes d'acrobates et des formations musicales spectaculaires ont sillonné la capitale de long en large. Les festivaliers ont ainsi découvert les incroyables figures du collectif marocain de breakdance «La Halla KingZoo», quintuple champion du Maroc et double champion d'Afrique de la discipline. Aux côtés du bloco brésilien haut en couleurs de Dudu Tucci & Brasil Power Drums, Fanfaraï a joué une musique énergique, fusionnant les musiques afro-cubaines et maghrébines. Le public a également vibré au son des percussions des Overboys, demi-finalistes de Génération Mawazine 2012 et finaliste de l'émission Arabs Got Talent. Cette formation a également épaté lors des afters Mawazine au Grand Comptoir. Non loin de la brasserie de Rabat a brillé de mille feux la colombienne Toto la Momposina, au théâtre Mohammed V. Née en 1948, figure reconnue des musiques du monde, Toto la Momposina fait partie des grands noms de la musique sud-américaine. La chanteuse colombienne défend la tradition des rythmes de son pays, mélange de musiques autochtones et d'apports africains et hispaniques. Elle interprète magnifiquement les cumbia, sexteto, gaita, porro ou encore mapale, sa voix et sont énergie les servant au mieux. Une énergie communicative, puisque le public n'a pas cessé de se déhancher. Ce n'est pas le cas pour ceux qui ont choisi la scène de L'OLM-Souissi ce soir-là afin de profiter du grand retour des frères Jackson. Cette formation mythique, adulée par des millions de fans dans le monde, a révolutionné le paysage de la musique populaire. En cette cinquième journée du festival, les quatre frères Jermaine, Tito, Jackie et Marlon ont livré pour la première fois de leur histoire un concert inoubliable au Maroc sur la scène de l'OLM-Souissi. Devant des dizaines de milliers de personnes, habillés avec les costumes de l'époque des Jackson Five, le groupe a offert au public ses plus grands tubes, à commencer par Can You Feel It. S'en sont suivis les hits ABC, I want you back, The Love you save ou encore I'll be there, des chansons qui ont toutes été reprises en chœur par les festivaliers. Les quatre frères qui ont su, malgré le temps et la mort de Mickael Jackson, rester proches de leur public: de nombreuses photos du «King of Pop» ont défilé sur un écran géant pendant le concert. En l'absence de ce dernier, showman d'exception et membre le plus apprécié de la formation initiale, les Jacksons n'ont pas réussi à mettre le feu à la scène. Du groupe familial le plus vendu au monde au «Soleil de la chanson libanaise», il n'y avait, hier soir, qu'un pas à franchir. Sur la scène orientale Nahda, Najwa Karam a ainsi prouvé combien elle méritait le titre de «meilleure chanteuse arabe», avec plus de 50 millions de disques vendus dans le monde. Interprétant ses plus grands succès devant 80.000 personnes tels que Ya medawebni ou le plus récent Hakda haki, cette figure incontournable de la musique contemporaine arabe a été une des grandes attractions du festival, où elle s'est produite pour la deuxième fois. Drapée dans le drapeau marocain, cet artiste à la voix magique a fait frémir la foule pendant plus d'une heure et demie, le public déchaîné reprenant en choeur les paroles de ses chansons. La scène slaouie a accueilli la jeune garde de la musique marocaine. Désormais en solo, le casablancais Barry a livré au public des compositions à mi-chemin entre le rock et la musique populaire, comme Johnny Walker Bush ou encore Chkoune Ntouma, titres où l'on sent poindre une certaine nostalgie de Nass El Ghiwane. Valeur sûre de la scène rap marocaine, le groupe Casa Crew a ensuite pris le relais en proposant une musique rythmée aux paroles aiguisées, évoquant la rue, la paix, la drogue ou la violence, mais toujours avec des sentiments positifs. Puisant dans les rythmes afro-américains, la révélation du hip-hop marocain, M-Boy a offert à la foule des textes poétiques très bien écrits diffusant un message de paix et de tolérance. Artiste confirmé, Hamid El Kasri s'est imposé sur scène comme un des meilleurs ambassadeurs de la musique gnaoua. Grâce à un timbre de voix intéressant et un charisme certain, le chanteur a offert à ses fans un mélange envoûtant de musiques gnaoua du nord et du sud. C'est ainsi que la cinquième nuit du festival s'est achevé sur l'ouverture au monde , comme tous les soirs. En attendant le lot de surprises internationales du lendemain...