Pas de répit pour le programme autoroutier marocain. Le Maroc veut achever 1.800 km d'autoroutes à l'échéance 2015, se mettre à niveau en infrastructures autoroutières et en services de transport, en vue de jouer un plus grand rôle dans les échanges internationaux, particulièrement sur le continent africain. Les infrastructures sont le cœur battant de l'économie et les grands chantiers lancés par le gouvernement ont besoin de s'appuyer sur un réseau bien étoffé et surtout prêt à temps. C'est une véritable course contre la montre si l'on se réfère aux enjeux de la logistique, du programme émergence, de la stratégie de développement de l'export, de la stratégie portuaire... C'est ce qui explique que les échéances relatives aux chantiers d'autoroutes soient annoncées par le premier ministre en personne lors de l'inauguration du salon BTP Expo qui s'est tenu récemment à Casablanca. C'est un signal politique fort qui prend toute son ampleur à la lecture des messages envoyés et de la mobilisation du gouvernement, à en juger par le nombre de ministres qui ont fait le déplacement : Aux côtés de Abbas El Fassi, il y avait aussi Ahmed Reda Chami, ministre de l'Industrie, Taoufiq Hejira, ministre de l'Habitat et l'aménagement de l'espace et Karim Ghellab, ministre des Transports et de l'équipement. Un véritable engagement au plus haut niveau pour le secteur mais aussi et surtout pour les infrastructures, puisque le discours du chef du gouvernement est surtout allé dans ce sens. Les délais sont cours et les engagements pris par le Maroc sur plusieurs fronts nécessitent un petit coup d'accélérateur. À commencer par l'autoroute Marrakech-Agadir. La nouvelle a pris de court tout le monde puisque le gouvernement a annoncé l'ouverture du dernier tronçon fin juin. Rallier Agadir deux fois plus vite Après l'ouverture en 2009 de l'autoroute de contournement de Marrakech d'une longueur de 33 km et du tronçon Marrakech ouest-RN8, le tronçon RN8-Agadir sera achevé dans les quelques semaines à venir. D'une longueur de 180 km, sa mise en service est programmée dans quelques semaines, quitte à faire les bouchées doubles. «Le tronçon RN8-Agadir sera livré dans les temps», affirme le premier ministre Abbas El Fassi lors du salon BTP Expo. À sa mise en service, l'autoroute Marrakech-Agadir aura coûté la bagatelle de 8 milliards de DH. Par ailleurs, ADM précise que la circulation des véhicules poids lourds sur ce tronçon dépasse la moyenne nationale. Agadir, véritable pôle économique aura sa connexion «haut débit» avec les autres pôles de développement du pays. Et le potentiel de trafic est jugé important, notamment avec les perspectives de développement de la logistique au Maroc. Les délais sont les délais Autre tronçon important, l'axe Fès-Oujda sera mis en service en juin 2011. La date est confirmée par Abbas El Fassi, coupant court aux rumeurs qui parlaient d'un retard sur ces deux tronçons. Preuve en est le lancement des appels d'offres concernant les signalisation verticale et horizontale et les gares de péage, en principe dernier jalon avant la mise en service. L'ouverture sur l'Oriental nécessitera un investissement de plus de 10,7 milliards de DH pour une longueur de 320 Km. «À l'échéance juin 2011, nous allons totaliser 1.430 km d'autoroutes au niveau national», ajoute le Premier ministre. Cela marquera l'achèvement du schéma directeur des autoroutes dans sa première phase. À l'inverse du saucissonnage dont a fait l'objet le tronçon Marrakech-Agadir, l'autoroute qui reliera Fès à Oujda sera livrée en un seul bloc, conformément aux délais précise-t-on du coté du ministère du Transport et de l'équipement. Voilà pour les deux plus proches échéances. Suivront ensuite l'autoroute Berrechid-Béni-Mellal, longue de 172 km, qui nécessitera un investissement de 5,75 milliards de DH. Sa mise en service devra intervenir en décembre 2012. Egalement prévues dans le schéma directeur des autoroutes pour l'horizon 2015 pour un lancement vers la fin de l'année prochaine, Tit Mellil-Berrechid, d'une longueur de 31km, et El-Jadida-Safi, qui s'étend sur 140 Km sont programmées pour être ouvertes à la circulation respectivement en décembre 2014 et en janvier 2015. Faut-il rappeler que c'est «grâce à un rythme annuel moyen de construction de 160 km que cela a été rendu possible», avait déclaré Abbas El Fassi en passant en revue l'état d'avancement des différents chantiers routiers en cours, y compris le réseau autoroutier. Ça roule sur l'asphalte Le réseau autoroutier marocain qui s'étoffe à vue d'œil nous l'aurait presque fait oublier: un travail faramineux se fait également en routes secondaires, voies rapides et autres. Autant de connexions qui viendront compléter le réseau routier marocain. Abbas El Fassi n'a pas manqué de passer en revue les différents chantiers sur ce point, en précisant le rythme annuel imprimé par les pouvoirs publics à chaque chantier. Ainsi, le rythme de réalisation de routes rurales est passé de 1.000 km/an, au moment du lancement du premier programme national de routes rurales (PNRR) en 1995, à 2.000 km/an en 2010. Pour les voies rapides, ce sont 1.014 km qui seront réalisées d'ici 2012, au lieu des 630 km initialement prévus par le ministère du Transport et de l'équipement. En outre, le Premier ministre a précisé que les travaux concernant la rocade méditerranéenne devront s'achever en 2012. Celle-ci, d'une longueur de 390 km, est déjà ouverte à la circulation des véhicules sur son tronçon Saïdia-Jebha. Pour les 120 km restants entre Tétouan et Jebha, les travaux avancent au pas de charge, pour une ouverture prévue à l'horizon 2012.