La communauté marocaine suscite la curiosité des Belges, comme en témoigne cette étude récente de la Fondation Baudouin réalisée par le Centre d'études et recherches en sciences sociales (CERSS) de l'Université de Rabat. Intitulée «Belgo-Marocains des deux rives : une identité multiple en évolution», cette étude révèle que 53% de l'échantillon retenu (400 personnes) vit sous le seuil de pauvreté. Autrement dit, la situation socio-économique des Marocains de Belgique n'a pas réellement évolué. Cette précarité trouve notamment sa source dans l'emploi exercé par les Belgo-Marocains. 31,7% d'entre eux seulement bénéficient d'un contrat de travail fixe et 21% sont au chômage. Si la discrimination est élevée au rang de première cause de marginalisation sur le marché de l'emploi, d'autres éléments sont à pointer du doigt. En effet, les Belgo-Marocains pâtissent souvent d'un manque de formation, et les femmes sont victimes d'une pression patriarcale les contraignant à rester chez elles. Cette précarité pousse certains à troquer l'exercice d'une profession mal rémunérée contre le chômage, qui fournit un pécule équivalent. Ils se retrouvent ainsi à passer leurs journées sur les terrasses des cafés. Marocain ou Belge ? Ni l'un ni l'autre. Les personnes interrogées préfèrent être reconnues comme «musulmans ». Le choix d'un conjoint non musulman est stigmatisé La prédominance de l'identité religieuse a un impact sur le choix du conjoint, le fait de se marier à un non musulman étant mal accepté. Le conjoint est d'origine marocaine dans 86,4% des cas. S'ils remarquent l'inadéquation des valeurs morales de la société belge avec les leurs, et déplorent le non-respect de leur religion, les Belgo-Marocains s'intéressent de plus en plus à leur pays d'accueil. En effet, l'attrait de la politique est de plus en plus prononcé, et nombreux sont ceux qui adhèrent à des partis.