Entre 70 et 100 DH chez les généralistes, 200 et 300 DH chez les spécialistes, chacun applique ses tarifs selon le patient En l'absence d'une loi, les médecins disent se fier au Code déontologique de 1953. Ledébat sur l'Assurance maladie obligatoire (AMO) est actuellement focalisé sur la mise en place d'une tarification nationale de référence devant permettre une transparence au niveau de la gestion du système. Mais l'occasion ne devrait-elle pas être saisie pour se pencher sur le niveau des honoraires des médecins ? Selon le Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL), les honoraires ne sont pas réglementés mais «font plutôt l'objet d'une entente entre le médecin et son patient, comme c'est stipulé dans le Code de déontologie médicale de 1953 qui institue aussi le principe de la liberté de prescription médicale». Deux principes qui, selon le SNMSL, s'imposent à tous. Pour l'administration, il y a effectivement un vide juridique. Un arrêté ministériel avait certes fixé, en 1984, les montants des honoraires, mais ce texte n'a jamais été appliqué. Selon Abdelouahed Ambari, président de l'Ordre des médecins, «les honoraires avaient été fixés de façon unilatérale et par conséquent n'engagent que la partie qui les a mis en place. D'autre part, les montants ne correspondaient pas du tout à la réalité du marché». Ce texte fixait la consultation chez un généraliste à 27 DH et 47 DH pour un spécialiste. Aujourd'hui, les honoraires pratiqués varient entre 70 et 100 DH pour une consultation chez un généraliste et entre 200 et 300 DH pour un spécialiste. Et ils n'ont pas connu, selon l'Ordre des médecins, de changement depuis une quinzaine d'années. Les médecins rejettent la réglementation des honoraires Ces fourchettes de prix font dire à plusieurs observateurs qu'«il y a aujourd'hui une véritable anarchie dans le milieu médical et le moment est opportun, avec la mise en place de la couverture médicale généralisée, pour mettre de l'ordre à ce niveau». Réagissant à cela, M. Ambari rétorque qu'on n'a pas besoin d'imposer des tarifs aux médecins du fait que «le Code de déontologie médicale précise que les honoraires sont fixés avec tact et mesure, c'est-à-dire qu'ils tiennent compte de la capacité de paiement des patients». Certaines associations de consommateurs, qui disent ne pas s'être penchées sur la question des honoraires des médecins, estiment quand même que «les tarifs pratiqués ne correspondent pas du tout aux capacités de paiement d'un large pan de la population. Preuve en est l'importance de l'automédication!». «La fixation des honoraires ne se fait pas sur une entente entre le praticien et le malade mais elle est plutôt imposée aux patients», ajoute-t-on. Dans tous les cas, on espère qu'une tarification de référence devrait permettre d'avoir des tarifs homogènes surtout au niveau des spécialistes.