La parapharmacie est en forte croissance. Le marché est aujourd'hui évalué à 420 MDH, dont plus de la moitié est réalisée par les sept espaces spécialisés qui ont vu le jour entre 2003 et 2005, et le reste par les officines. Paradoxalement, il semble que ces dernières ne s'investissent pas beaucoup dans ce créneau qui pourrait pourtant les aider à améliorer leurs revenus, comme en France, où le développement de la parapharmacie a contribué, il y a dix ans, à la dynamisation du secteur. La prudence est expliquée par deux raisons essentielles. D'abord, on relève un manque de clarté dans la définition même de la parapharmacie. Si, sous d'autres cieux, la parapharmacie porte essentiellement sur la dermo-cosmétique, notamment les produits solaires, les soins de réparation des troubles de la peau et enfin les soins capillaires, au Maroc il y a une large confusion. La gamme des produits considérés et commercialisés en parapharmacie est large. «Dans certaines boutiques de parapharmacie, nous trouvons de tout, même des produits consommables normalement vendus dans les pharmacies. Aujourd'hui, les pharmaciens ont peur de cette confusion et hésitent à développer cette activité dans leurs officines», explique le Dr Belghazi, pharmacien à Derb Soltane. La clientèle est à 90 % féminine Ensuite, les prix n'étant pas réglementés, les pharmaciens expliquent que des échoppes cassent les prix de vente, et la baisse varie entre 10 et 15 % par rapport aux prix pratiqués en pharmacie. Ce problème sera d'ailleurs discuté en marge d'Officine Expo. Selon Hamza Guedira, pharmacien à Rabat, qui a développé les produits parapharmaceutiques, «la part sur le chiffre d'affaires global d'une officine pourrait atteindre 25 % si le pharmacien fournit les efforts nécessaires». En ce qui le concerne, M. Guédira a décidé de sauter le pas. En 2005, il a procédé à une véritable mise à niveau de sa pharmacie en vue de développer cette niche dont la clientèle est essentiellement féminine. Selon une étude du secteur, 99 % des achats de parapharmacie sont effectués par des femmes et portent, en premier lieu, sur les produits solaires. Parmi les mesures nécessaires au développement de la parapharmacie, Hamza Guedira suggère à ses confrères d'investir dans l'aménagement de l'espace, dans la force de vente, les techniques de marketing et de revoir leur marge. Il estime en outre qu'un réaménagement des horaires d'ouverture peut être un facteur déterminant dans le développement de la parapharmacie. En effet, 35 % des ventes de dermo-cosmétiques se font le samedi après-midi alors que les officines sont fermées… Ce qui leur fait perdre de grandes opportunités commerciales.