Justice : Rabat et Paris renforcent leur coopération    Les précipitations et les fortes pluies se maintiennent    Hauteur des pluies : 82 mm à Tanger, 66 mm à Rabat et 42 mm à Casablanca en 48h    11 % des importations d'armes marocaines proviennent d'Israël    Mazagan Beach & Golf Resort célèbre la 2e édition du programme Women Leadership    Critical Mineral Resources mise sur le Maroc avec un financement stratégique de 2,5 M£    La Bourse de Casablanca clôture dans le rouge    Liberté économique : Le Maroc progresse, mais doit mieux faire    Espagne : plus de 60 % des Marocains en situation régulière non affiliés à la sécurité sociale    Le coach de l'Olympiakos fixe la date du retour d'El Kaabi après sa blessure    Le Maroc commémore le 66e anniversaire de la disparition de Feu Mohammed V    Ricardo Sánchez Serra considère le Maroc comme la clé de la paix et du progrès en Afrique du Nord    Béni Mellal: La prison locale dément les allégations suite au décès d'un prisonnier    Un médecin et un récidiviste interpellés pour trafic de psychotropes à Berkane    Voici les hauteurs de pluie enregistrées ces dernières 24H    Maroc-France : accompagnement de neuf start-up marocaines du jeu vidéo    Les Marocains appelés à privilégier les intérêts de leur pays face aux campagnes malveillantes    Royaume-Uni : Londres veut revoir son système de protection sociale qui "coûte trop cher"    Entretien. Dr Saïd Guemra : "Noor III ne représente pas plus de 1,36% de notre production électrique"    « Visit East Africa » : La CAE veut booster le tourisme    NEO Motors franchit un cap historique avec la livraison de ses véhicules aux FAR    Eliminatoires Mondial-2026 : Walid Regragui devant la presse le 14 mars à Salé    39ème édition du grand prix Hassan II : l'atp 250 de Marrakech de retour du 31 mars au 6 avril    Ifrane: Réouverture de plusieurs axes routiers coupés après les chutes de neige    Paris et Rabat proches d'un accord pour encadrer la concurrence sur le marché de la tomate    Dubaï : Les designers Hicham Lahlou et Cheick Diallo signent une œuvre d'exception    Un Israélien d'origine marocaine nommé porte-parole de l'armée israélienne    Dubaï : Les athlètes marocains dominent la course sur route au 12e Tournoi sportif « Nad Al Sheba »    Partenariat : Tibu Africa et Aix-Marseille s'allient pour innover par le sport    Salon des élus francophones : A Paris, le Maroc aborde la diplomatie des territoires    Les liens fraternels et stratégiques entre le Maroc et la Côte d'Ivoire mis en relief à Abidjan    Défense : Le Maroc et la France organisent un exercice pour l'élite des parachutiste    Canada : Mark Carney succède à Trudeau à la tête du Parti libéral    Amman: réunion des représentants de la Syrie et des pays voisins pour discuter des questions de sécurité    Pyongyang tire plusieurs missiles balistiques    Morocco delivers record 134 money laundering verdicts in 2023    Edito. Vers les rails du futur    Revue de presse de ce lundi 10 mars 2025    Botola D1/J24: Le WAC concède le nul face au FUS    Botola D1/J24: La RSB impitoyable devant le MAT !    Botola DII/J20: Le KACM s'envole !    Neo Motors entrega sus primeros vehículos a las Fuerzas Armadas Reales    Casablanca : Les « Nocturnes du Patrimoine » de retour du 13 au 15 mars    Enfin, nos ftours sans caméras cachées    Brahim Díaz, Jugador Cinco Estrellas Mahou del mes de febrero    MAGAZINE : Villa Carl Ficke, un musée pour la mémoire    La mort de Naïma Samih «est une perte pour la scène artistique nationale», dit le souverain chérifien    Naïma Samih... Une icône de la chanson marocaine s'en va, mais sa voix reste gravée dans la mémoire des générations    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La justice sociale en question
Publié dans La Vie éco le 19 - 04 - 2016

Nous avons besoin de critères suffisamment clairs et opérationnels pour départager les inégalités acceptables ou justifiables de celles qui ne le sont pas afin d'orienter l'action.
La justice sociale, à considérer l'éventail de ses paradigmes, fournit aujourd'hui à nos partis politiques, dans le large spectre de leur référentiel idéologique, une valeur de référence assurée d'un consensus dans la «psyché collective». A ce titre, elle a toujours une valeur qui figure en bonne place dans les promesses électorales des partis. Dans cette année préélectorale tous les partis vont se découvrir un nouvel intérêt pour la justice sociale. En ce sens, le débat sur la justice sociale peut contribuer dans une certaine mesure à un sursaut éthique, et poser un jalon dans la moralisation du système économique.
La justice sociale, notion protéiforme, comporte en effet de nombreuses dimensions. Pour les uns, elle est entendue comme la satisfaction minimale des besoins et présuppose un minimum de solidarité avec les plus mal lotis. Les représentations de ce minimum varient d'un parti à l'autre et vont, d'un extrême à l'autre, de la revendication d'une allocation universelle, accordée à chaque citoyen sans contrepartie, à une réduction des prestations sociales existantes. Pour d'autres, elle est entendue comme une justice distributive qui s'attache à corriger les inégalités de la répartition primaire assurée par le marché, en introduisant une redistribution verticale du revenu par l'Etat, qui prend aux plus riches pour donner aux plus pauvres, essentiellement par la fiscalité directe, à travers la progressivité de l'impôt sur le revenu. La justice sociale sert aujourd'hui de référence autant aux partis d'inspiration libérale, quand ils entendent lutter contre le «trop d'Etat» et le poids de la fiscalité, qu'aux partis d'inspiration socialiste et islamiste quand ils veulent protéger l'individu contre les risques existentiels. La relation liberté-égalité constitue le fondement de la justice sociale. Les discours de tous les partis politiques se réfèrent aux mêmes valeurs de liberté, de solidarité et de justice. Elles découlent chez les uns des valeurs religieuses, d'autres de la pensée libérale, d'autres enfin de l'idéologie socialiste dans ses différentes acceptions. Les différences constatées dans la hiérarchie respective de ces valeurs, dans les déclarations programmatiques permettent de révéler l'identité politique des uns et des autres. La liberté, toujours citée en premier, chez les partis qui se réclament du libéralisme, l'est en relation avec l'égalité chez les mouvements d'obédience socialiste, en relation avec la justice chez les partis d'inspiration religieuse. Pour les uns, la solidarité émane de la nature sociale de l'homme et de l'impératif de l'amour du prochain. Pour les autres, la solidarité, obligatoirement réciproque, entre les forts et les faibles débouche sur des obligations et pas seulement sur des devoirs. Pour d'autres enfin, l'égalité devant la loi et l'égalité des chances imposent qu'il y ait une plus grande égalité dans la répartition des revenus, de la fortune et du pouvoir. L'accent mis ici sur la liberté, là sur l'égalité, et une conception différente de la solidarité permet de comprendre les différences dans la conception de la justice sociale dans les différents courants politiques.
Ces différences, perceptibles dans les discours politiques ou les programmes électoraux, s'estompent dans la gestion des politiques sociales quand ces partis accèdent à la gestion de la chose publique. Nous avons besoin de critères suffisamment clairs et opérationnels pour départager les inégalités acceptables ou justifiables de celles qui ne le sont pas afin d'orienter l'action. Où trouver ces bons repères et à partir de quel principe ? Convient-il de se référer à un principe unique de justice (ou à un petit nombre de principes), qui pourra prétendre à l'universalité, mais aura nécessairement un caractère fortement abstrait ? Ou bien à des principes variables selon la nature des biens en cause. Cette réflexion sur les principes de justice est doublement nécessaire. Elle l'est d'abord économiquement, car, pour définir correctement les politiques publiques, nous avons besoin d'une pensée claire sur les questions d'égalité et de justice, qui constituent des aspects fondamentaux de ces politiques. Elle l'est ensuite politiquement, car elle constitue une exigence de la démocratie : pour bien fonctionner, celle-ci a besoin de principes régulateurs des conflits et de mécanismes de prévoyance sociale efficients.
La difficulté de concevoir et d'appliquer ces principes conduit naturellement à approfondir la réflexion sur les liens existants entre justice sociale et liberté. Certes, la liberté est la reconnaissance et la sauvegarde de la possibilité d'initiative, du droit d'entreprendre quelque chose, dans sa vie privée et dans sa vie professionnelle. Mais certains utilisent la liberté du marché pour prélever, à travers le profit normal d'entreprise, un «super impôt privé» qui n'est que le droit du plus fort. C'est à la collectivité par la loi de les en empêcher ; ou d'en prendre une part. Une société démocratique n'est pas une société uniforme sinon elle engendre l'ennui, le fatalisme, la démission. C'est pourquoi un système social fondé sur l'égalité n'est pas incompatible avec des différences de situation. Mais ces différences doivent être motivées (par les dons naturels, le mérite, les efforts, le travail). Et ces différences doivent être une œuvre, c'est-à-dire le résultat de l'action du sujet.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.