L'office veut se renforcer sur le marché mondial des engrais et recourir davantage aux ressources non conventionnelles, notamment les eaux usées et le dessalement de l'eau de mer. Le complexe d'engrais dispose d'une capacité d'un million de tonnes. Le groupe OCP franchit un nouveau palier dans sa stratégie de développement industriel. En effet, la mise en service récente, à Jorf lasfar, du Complexe Africa Fertilizer et de l'unité de dessalement d'eau de mer conforte les orientations du groupe qui compte renforcer sa position sur le marché mondial des engrais en portant sa production à 12 millions de tonnes en 2017 et recourir davantage aux ressources non conventionnelles, notamment les eaux usées et le dessalement d'eau de mer. L'Afrique, un marché prometteur Ayant nécessité un investissement de 5,3 milliards DH, Africa Fertilizer Complex dispose d'une ligne de production d'engrais d'une capacité d'un million de tonnes par an. Il compte en outre une unité de fabrication d'acide phosphorique pouvant produire 450 000 tonnes par an ainsi qu'une unité d'acide sulfurique, développant une capacité de 1,4 million de tonnes. Ce complexe est renforcé d'une centrale thermoélectrique de 62 MW et de différentes infrastructures de stockage pouvant accueillir 200 000 tonnes d'engrais, soit plus de deux mois d'autonomie. Totalement intégrée à la plate-forme industrielle Jorf Lasfar, l'usine, qui assure 380 emplois permanents, dispose sur place de la totalité de ses matières premières (phosphate, soufre, ammoniac), notamment grâce au Slurry Pipeline et des différentes utilités (électricité, eau, vapeur). La plate-forme lui assure en plus la manutention et l'export des produits finis. Selon l'office, la réalisation de cette unité s'inscrit pleinement dans la stratégie d'investissement ambitieuse du Groupe OCP visant à servir le marché africain des engrais. Le continent devient de plus en plus stratégique pour l'avenir de l'agriculture mondiale. Toutefois, relève-t-on auprès du groupe, l'Afrique dispose de 80% de terres arables non exploitées et consomme 10 fois moins d'engrais en comparaison à la moyenne mondiale. Par ailleurs, l'usine de dessalement, prévue sur trois phases dont la première est aujourd'hui opérationnelle, assurera les besoins additionnels requis par le développement de l'Axe Khouribga-Jorf Lasfar sans le moindre recours à une demande complémentaire en eaux conventionnelles. Cette croissance vise le doublement des capacités minières et le triplement des capacités de la valorisation industrielle. L'unité de dessalement de Jorf Lasfar développera à terme une capacité de traitement de 75 millions de m3 par an. Le tiers de cette capacité est actuellement opérationnel avec la mise en service de la première phase qui a nécessité un investissement de 800 millions DH. 10 millions de m3 annuels additionnels sont prévus dans le cadre de la deuxième phase, alors que la troisième étape de mise en service de cette usine rajoutera une capacité supplémentaire de 40 millions de m3. Trois autres unités intégrées de production d'engrais sont en cours de réalisation A l'office, l'on explique que la préservation de l'eau implique la mobilisation de ressources dites non conventionnelles via la mise en place d'unités de traitement et de réutilisation des eaux usées (Khouribga, Benguerir et Youssoufia) ainsi que d'usines de dessalement d'eau de mer. L'OCP dispose dans ce sens d'une expérience vieille de plus de 40 ans avec l'unité de dessalement de Phosboucraa à Laâyoune. De plus, la proximité des installations de l'office de l'Océan Atlantique facilite la mise en place d'infrastructures de dessalement dont le but est d'accompagner le développement de ces plate-formes. La plate-forme industrielle Jorf Lasfar est le plus grand site au monde de valorisation de phosphate et dérivés. Elle s'étend sur 1 800 ha et regroupe un ensemble d'activités industrielles et portuaires ainsi que des infrastructures de stockage, de conditionnement et de manutention. À elle seule, cette plate-forme représente en 2014, en potentiel installé, 75 % de la production d'acide phosphorique et 83% de la production d'engrais du Groupe OCP. Pour assurer une capacité de traitement qui sied à cette plate-forme, l'usine de dessalement a été dotée de cinq unités techniques dont une unité de pompage d'eau de mer, directement reliée au canal principal qui alimente la plate-forme de l'océan, ainsi qu'une station de dégrillage pour l'élimination des algues et impuretés, une unité de prétraitement d'eau de mer qui se base sur les principes de la coagulation, de la floculation à air dissout et de la flottation. Ce triple procédé permet d'éliminer les matières en suspension, les huiles et graisses ainsi que les matières colloïdales. Une unité d'ultrafiltration a été aussi mise en service pour éliminer les particules ultrafines ainsi qu'une autre dédiée à l'osmose inverse qui assure l'élimination des chlorures composée de six trains comprenant six unités de pompage à haute pression et six systèmes de récupération d'énergie (échangeurs de pression permettant de réduire de 40% l'énergie électrique consommée par l'usine). Enfin, une unité de post-traitement assurant l'ajout de CO2 et de la chaux afin d'ajuster les caractéristiques requises pour l'eau potable. Il est à noter que trois autres unités intégrées de production d'engrais sont en cours de réalisation au sein de la plate-forme industrielle Jorf Lasfar. Elles auront, chacune, une capacité de production d'un million de tonnes par an. [tabs][tab title ="Un effet d'entraînement remarquable sur l'emploi et le tissu de sous-traitance locaux"]Pour sa réalisation, l'Africa Fertilizer Complex a mobilisé près de 1,35 million de jours/hommes dont 86% sont marocains. Il pourvoit 100 emplois à ce jour. Pour sa part, la première phase de l'usine de dessalement d'eau de mer a mobilisé 400 000 jours/hommes dont 93% de ressources locales. Elle emploie 380 personnes. Le chantier a accueilli 43 entreprises sous-traitantes dont 33 nationales.[/tab][/tabs]