La société marocaine ne prend que 12,5 % du capital, le reste est la propriété d'investisseurs saoudiens. Lecontrôle de la Compagnie nord africaine intercontinentale de l'assurance (CNIA) aura coûté 500 MDH à son repreneur, un consortium constitué du groupe marocain Saham, présidé par My Hafid El Alamy, et d'investisseurs saoudiens. Le groupe Saham ne détient, selon des sources bien informées, que 12,5 % des 67 % cédés par le Bahreini Arab insurance group (ARIG). L'opération est pratiquement bouclée et un protocole a même été signé entre les deux parties. Reste la convocation d'un conseil d'administration pour valider la transaction. Toutefois, l'investisseur marocain a déjà constitué le staff qui dirigera la compagnie : six personnes avec, à leur tête, Ghita Lahlou, actuel DG du groupe Saham et de Phone assistance. Mme Lahlou était, rappelons-le, responsable du département communication au sein du groupe ONA. Une plus-value de 200 MDH pour ARIG Cela dit, quelle réaction a suscitée cette transaction dans le milieu de l'assurance et que fera le groupe Banque populaire, partenaire traditionnel de la CNIA ? Les assureurs s'interrogent sur le poids des partenaires du groupe Saham. «Il s'agirait d'investisseurs saoudiens qu'on ne connaît pas, ce qui nous pousse à nous interroger sur le devenir de cette compagnie, qui est quand même la quatrième sur le marché marocain», confie l'un deux. Pour un autre, «le désengagement du groupe ARIG vient confirmer les appréhensions qu'avaient certains assureurs au lendemain de la prise de participation du groupe bahreini au capital de la CNIA». Des professionnels avaient alors eu le pressentiment, aujourd'hui confirmé selon notre source, que la présence du groupe ARIG ne sera qu'éphémère. Ces assureurs s'inquiètent aujourd'hui du devenir de la CNIA, qui «aurait gagné à être reprise par son partenaire de toujours, à savoir la BCP». Rappelons que la Banque populaire distribue les produits d'assurance-vie de la CNIA. Le seul Damane Chaabi a un encours de l'ordre de 1,8 milliard de dirhams. Selon une source bien informée, s'il y a concrétisation de la transaction, la Banque populaire résiliera le contrat de distribution la liant à la CNIA. Si cette rupture a lieu, les repreneurs de l'assurance verront leur mise très sensiblement dévalorisée et auront du pain sur la planche si jamais la compagnie ne s'adosse pas à une autre banque. Dans tous les cas de figure, c'est ARIG qui fait une bonne affaire en empochant une plus-value de près de 200 MDH.