5 000 DH par élève d'emblée, si on veut s'offrir le privé. Presque autant que la «Mission» Pour les fournitures, les grandes surfaces et les supermarchés font de l'ombre aux libraires. Il y a cette année comme une cacophonie autour de la rentrée scolaire : les inscriptions dans les établissements publics qui devaient prendre fin le 9 septembre, pour une rentrée prévue le 15, ont été quelque peu perturbées par les élections communales qui investissent les écoles, mais aussi les esprits de beaucoup de fonctionnaires de l'enseignement. Du côté des parents, c'est surtout le souci de placer leurs enfants dans de meilleures conditions qui prime à l'occasion d'une rentrée marquée par l'introduction de nouveaux manuels, aussi bien au niveau de certaines classes du cycle primaire que du collège. De nouveaux manuels, et donc des problèmes de disponibilité Ce qui va sans doute aggraver le phénomène récurrent de l'indisponibilité de certains livres durant les premières semaines, dans la mesure où un nombre important de manuels va être exclu du marché du livre d'occasion.. Ceci étant, «la facture de la rentrée n'est pas plus lourde que d'habitude», explique un libraire du Maârif qui déplore, en ce qui le concerne, la concurrence de plus en plus forte des grandes surfaces et des supermarchés, qui ont investi le marché de la papeterie et des fournitures. Il va jusqu'à dénoncer la concurrence déloyale d'une grande enseigne censée faire de la vente en gros et qui vend les fournitures scolaires au détail. « Les libraires vont vivre la même expérience que les épiciers, sinon pire», explique son associé qui précise que la rentrée scolaire génère pour les libraires qui ont pignon sur rue au moins 50 % de leur chiffre d'affaires annuel. «Les libraires vont vivre la même expérience que les épiciers, sinon pire» Chez d'autres, qui travaillent uniquement à la rentrée et se tournent les pouces tout le long de l'année, tout le chiffre d'affaires vient des manuels et des fournitures scolaires. La marge bénéficiaire des libraires ne dépasse guère les 10 % pour les livres de l'éducation nationale et 25 % pour les livres d'importation destinés à la mission et aux écoles privées marocaines. L'adoption par les écoles privées de tel ou tel manuel importé de France étant laissée à l'appréciation de leur staff pédagogique, les libraires se trouvent dans l'obligation de naviguer à vue pour ne pas se retrouver avec des stocks d'invendus sur les bras. Car en plus de la concurrence qu'ils subissent de plein fouet de la part des grandes surfaces, et du marché parallèle (Derb Ghallef se met aussi aux livres) pour ce qui est des fournitures, les écoles privées elles-mêmes ont trouvé, dans le commerce des manuels, une source de revenus supplémentaires. Certaines écoles, il est vrai, s'approvisionnent en manuels scolaires pour faciliter la vie à leurs élèves. Elles sont facilement repérables car elles vendent le manuel au prix coûtant. Mais il y en a pas mal d'autres qui joignent l'utile à l'agréable en majorant le prix de 10 % ou plus. Certaines écoles refusent même de fournir la liste des manuels, se contentant de mentionner qu'ils sont disponibles sur place en précisant uniquement le prix global pour un élève de tel ou tel niveau. La facture des manuels atteint 1 500 DH On ne s'étonnera donc pas de constater l'ampleur de la variation du coût de la rentrée par élève. Et ceci, selon l'école dont le choix est dicté, faut-il le rappeler, par le niveau social du ménage. Commençons par l'enseignement public. En général, les frais d'inscription et de constitution de dossier (fiches, carte d'élève, enveloppes et timbres, association des parents d'élèves, etc.) ne dépassent pas 250 DH, y compris dans les collèges et lycées. Pour les manuels et fournitures scolaires, le coût pour un élève varie entre 300 DH dans le primaire et 500 DH pour le secondaire, cartable non compris. Dans certaines écoles, les livres, sauf pour l'arabe, sont achetables sur place Pour les enfants des écoles privées la facture est plus salée. En effet, en plus des frais d'inscription qui se situent, selon les cas, entre 1 000 et 1500 DH, le trimestre, qui varie entre 3 000 et 5 000 DH, voire plus (c'est la cote de l'école qui fait la différence), les écoles privées ne lésinent pas sur l'adoption de manuels excessivement chers. Un coup d'œil sur n'importe quelle liste le prouve. Par exemple les livres du niveau CE 2 dans une des écoles : le livre de lecture est à 168 DH, celui de mathématiques coûte 116 DH, le livre d'anglais 180 DH, la lecture suivie 98 DH, le fichier de lecture 75 DH … Ces livres, ainsi que les cahiers et autres fournitures, sont vendus à l'école. On laisse seulement aux parents le droit d'acheter les livres d'arabe dans une librairie – on ne va tout de même pas se casser la tête pour les livres imposés par le ministère, surtout en ce moment où l'on ne sait pas encore quel manuel il faut acheter. Au total, la facture frôle les 1 500 DH, auxquels il faut ajouter 300 ou 400 DH pour le cartable, sans parler des baskets, etc. A la mission, et pour le même niveau CE2 , les fournitures scolaires sont moins chères… Mais quand on veut éduquer ses enfants, on ne compte pas n