De plus en plus d'entreprises s'impliquent dans la formation académique pour participer au développement de ressources opérationnelles. La responsabilité sociale est aussi mise en avant. Les formations sont plus pratiques. Stages, formation alternée, travaux pratiques délocalisés mais aussi concours d'innovation, les partenariats entreprises/écoles n'ont jamais été si florissants. L'époque où les mondes de l'Université et de l'entreprise s'ignoraient est révolue. Ils ont compris qu'il fallait travailler ensemble pour adapter les cursus de formation aux exigences du monde du travail. En d'autres termes, permettre aux universités et écoles de fournir des compétences opérationnelles. S'il y a un mot qui revient dans tous les discours des professionnels comme des enseignants, c'est bien «la pratique». Banques et assurances se sont associées à la mise en place de Masters dans les universités, ou apportent leur savoir-faire dans l'élaboration de certains problèmes, en plus de la mise à disposition de leurs cadres pour animer les cours. Mais dans le domaine, les entreprises du secteur informatique se montrent tout aussi impliquées. Par exemple, Intel, acteur majeur dans le monde de l'innovation informatique, supporte depuis plusieurs années le mouvement des makers (nouvelle culture qui consiste à mettre l'accent sur l'apprentissage par la pratique) et encourage l'innovation aussi bien dans les salles de classes ou les laboratoires que dans les ateliers et les garages des maisons. Pour promouvoir sa nouvelle carte Galileo, le groupe s'est entouré de plusieurs universités à travers les quatre coins du globe. Au Maroc, c'est l'Ecole Mohammadia des Ingénieurs qui été choisie pour l'accompagner dans le développement des solutions technologiques. En gros, les étudiants bénéficient du coaching des formateurs d'Intel pour développer de nouvelles solutions. Lors de la dernière décennie, ce groupe a investi plus d'un milliard de dollars dans l'éducation primaire, secondaire et supérieure, dans plus de 60 pays, pour offrir les outils et ressources nécessaires à une éducation du XXIe siècle dans chaque salle de classe. Microsoft est également réputé comme précurseur dans le domaine des partenariats avec le monde estudiantin. Au Maroc, la firme a ouvert, il y a quelques années, les portes de son académie aux lauréats des écoles de commerce publiques et privées ainsi qu'à ceux des universités locales. Après la sélection effectuée en partenariat avec les établissements concernés, les candidats retenus suivent une formation de deux ans qui leur permet d'acquérir les connaissances et compétences nécessaires dans différents métiers de la multinational, entre autres la technique, la vente et le marketing. Pour la première année, le programme international Microsoft Academy for University Hires, alterne des formations théoriques avec des stages d'observation rapprochés. Plus précisément, les enseignements comprennent 10 semaines de formation dans divers pays européens et sur le campus de Microsoft à Redmond aux Etats-Unis, et 42 semaines de pratique dans la filiale du pays d'origine. Les candidats retenus ont signé un contrat à durée indéterminée dès le début du stage. Par cette démarche, Microsoft dit vouloir s'appuyer sur le vivier local des écoles publiques et privées marocaines et leur offrir des débouchés de qualité, tout en identifiant les meilleurs potentiels susceptibles de tirer le meilleur d'une formation interne de haut niveau. C'est aussi une manière de consolider la démarche citoyenne Autre expérience plus récente cette fois-ci, IBM vient de lancer le concours de programmation "Master the Mainframe" pour l'Afrique et le Moyen-Orient. Il a pour objectif de mettre en place une nouvelle génération de «développeurs du futur». Le concours offre ainsi aux étudiants de la région l'opportunité de développer leurs compétences techniques autour de technologies de pointe ainsi qu'une place à la finale mondiale l'année prochaine. La compétition "Master the Mainframe" qui fait partie de l'initiative académique d'IBM est ouverte à tous les étudiants, ne nécessitant pas des compétences poussées en développement, ni d'expérience du Mainframe. Durant la compétition, les étudiants doivent compléter un ensemble de problèmes plus ou moins complexes. En participant à ce concours, ils pourront développer des compétences en programmation qui sont très prisées d'un grand nombre d'entreprises à travers le monde. Enfin, Cisco Maroc déploie son programme gratuit de formation au sein d'établissements de formation et permet de se préparer aux métiers des réseaux et d'internet. Pour les entreprises, ces actions ne sont pas fortuites. Il y va de l'intérêt mutuel où les étudiants mettent en œuvre des connaissances académiques dans un contexte professionnel. Ainsi, les entreprises détectent, orientent et fidélisent les étudiants qui correspondent aux profils d'emploi recherchés et élargissent ainsi leur bassin de recrutement. Par ailleurs, c'est aussi une manière de consolider la démarche citoyenne et honorer son statut d'entreprise socialement responsable tant il est vrai que l'éducation façonne l'avenir.