La baisse des cours des métaux précieux à l'international devrait se poursuivre. Le maintien du trend haussier des métaux de base devrait être profitable à Managem et à la CMT. SMI reste une valeur de rendement. Upline Securities a actualisé ses recommandations pour le secteur minier coté en bourse suite à la publication des résultats annuels relatifs à 2014. Rappelons que les compagnies minières ont toutes été impactées par la poursuite de la chute des cours des métaux l'année dernière, avec des baisses allant de 2% pour le plomb, à 6% pour le cuivre, 10% pour l'or et 20% pour l'argent. Seuls le zinc et le cobalt ont été épargnés. Ces matières ont affiché des hausses respectivement de 12% et 14%. Cette situation n'est pas près de changer. En effet, les analystes anticipent une poursuite de la baisse des prix des métaux précieux et une envolée des cours des métaux de base. Il faut dire que la sortie de crise de l'économie américaine devrait se traduire par un relèvement des taux de la Réserve fédérale avant la fin de cette année. Ce qui devrait naturellement impacter les cours des métaux précieux. Ils devraient s'inscrire sur une tendance baissière, reflétant un désengagement des investisseurs des valeurs refuge au profit d'un investissement dans l'économie réelle. Parallèlement, la baisse du cours du baril du pétrole devrait soutenir la croissance des économies importatrices d'énergie comme la Chine et l'Inde, dopant du coup la demande industrielle et donc celle sur les métaux de base. Dans ce contexte, Upline Securities estime que Managem devrait tirer profit de l'entrée en production de plusieurs mines de cuivre (Jbel Lassal, Bouskour et Tizert). Le groupe dispose en effet de plusieurs leviers qui pourraient lui permettre de faire face à la baisse des cours par l'amélioration des volumes de ventes. Cela dit, cette appréciation ne devrait pas se traduire forcément par une hausse de son bénéfice à court terme, vu le temps nécessaire pour mettre en exécution ses projets. C'est ainsi qu'Upline recommande de conserver Managem et valorise le titre à 975 DH, soit un potentiel de hausse de 6,5%. Aussi, la compagnie prévoit de relever le niveau de production de cuivre d'Oumejrane et d'atteindre un rythme de croisière pour SMI après l'extension de sa capacité de production en argent. Cela dit, la réalisation de ces objectifs reste liée à la maîtrise des coûts de production particulièrement sur l'argent et l'or puisque la baisse attendue des prix devrait mettre davantage les marges sous pression, ainsi qu'à l'optimisation des charges financières. Avec un fonds de roulement et une trésorerie négatifs, Managem devrait s'atteler au rééquilibrage de sa structure bilancielle par un recours à l'endettement ou par un nouvel appel public à l'épargne. En tout cas, la société devrait dégager, au terme de cet exercice, un bénéfice de 167 MDH, en recul de 8,2%, sachant que les revenus seraient en croissance de 7,2%, à 4,1 milliards de DH. SMI, qui bénéficie de la même recommandation que sa maison mère, est valorisée à 3 046 DH, soit un potentiel de hausse de 5%. Contrairement à Managem, la SMI ne dispose pas du levier volume pour atténuer la baisse des prix de vente. Certes, la mine pourrait tirer profit du démarrage de l'extension de son usine pour rattraper son retard au second semestre. Mais, la détérioration de la teneur ne permet pas de profiter d'un effet volume, en dépit d'une hausse du tonnage extrait et traité. Malgré ces éléments défavorables, il convient de conserver la valeur dans une optique de rendement du fait de la capacité de la mine à générer du cash et à offrir un rendement intéressant. En effet, le résultat net devrait s'établir en 2015 à 253,5 MDH, en hausse de 3,3%. Le chiffre d'affaires, lui, devrait afficher une amélioration de 2,7% à 998,6 MDH. Enfin, les analystes considèrent que la CMT est une valeur à acheter. Le cours devrait augmenter de 16% pour atteindre 1 450 DH. Cette valorisation intègre la possibilité de la société de redresser la barre grâce notamment à deux facteurs. Le premier concerne la maîtrise des coûts opératoires. Le second, lui, est lié à l'appréciation de la parité dollar/dirham et la poursuite de la hausse du cours du zinc. D'ailleurs, ce métal, ajouté au plomb, semble se renforcer dans le chiffre d'affaires de la société, au détriment d'une perte de poids de l'argent qui ne représente désormais que 37% des revenus au lieu de 44% en 2011. Par ailleurs, la baisse limitée des dividendes à distribuer reflète la confiance du management à l'égard des perspectives de la société et la solidité de sa situation financière, qui lui confère la possibilité de maintenir un taux de distribution élevé. Ce qui, en même temps, permettrait de maintenir son développement. Ainsi, la société devrait réaliser un bénéfice de 218,5 MDH en 2015, en hausse de 15,4% pour un chiffre d'affaires en progression de 7%, à 433,5 MDH.