La part du parc national qui roule au diesel est passée de 80% en 2012 à 92% aujourd'hui. Le marché des voitures particulières sort de sa léthargie, tandis que le VUL s'enfonce dans la crise. L'attrait des clients pour la petite voiture et le Ludospace s'accentue. Les concessionnaires poussent un grand soupir de soulagement. Les ventes du secteur se sont enfin redressées. Selon les chiffres de l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM), arrêtés à fin août, l'activité globale affiche un très léger repli de 0,1% par rapport à la même période de 2013. «Le redressement s'est confirmé sur les quatre derniers mois. Le secteur a remonté la pente, passant d'une baisse de 12% à fin avril à une quasi-stagnation à fin août, notamment grâce au Salon de l'auto. Les ventes sont revenues pratiquement à leur niveau de fin août 2013, autour de 80 800 unités», commente Abdelouahab Ennaciri, directeur général délégué de Scama (Ford). La voiture particulière continue d'orienter positivement l'évolution du marché. Les ventes de ce segment sont passées d'environ 73300 à 73 700 unités, soit environ 0,5% de hausse. En dehors des performances de Dacia qui continue de caracoler en tête (elle concentre dorénavant 30% de l'activité VP), Toyota a pu améliorer significativement le nombre de ses unités vendues (2450 contre 1 100 une année auparavant), BMW a doublé ses ventes (1420 contre 680), tandis que Land Rover, Fiat et Volkswagen ont vu leurs ventes croître respectivement de 37%, 17,5 et 17%. A l'opposé, le segment des véhicules utilitaires légers n'arrive toujours pas à sortir la tête de l'eau. A 8 100 unités, les ventes ont perdu 5,2% par rapport à leur niveau d'août 2013. Deux grandes raisons expliquent cette contre-performance qui se maintient depuis des mois déjà. La première est à lier à la morosité de l'économie qui fait en sorte que plusieurs entreprises, notamment les PME, ne ressentent pas le besoin de consolider leur parc par de nouveaux achats. De plus, plusieurs administrations et grands groupes ne trouvent pas le moment opportun pour s'engager dans des projets de renouvellement ou d'extension de leur flotte. «Plusieurs grands clients ont programmé des budgets pour l'acquisition de véhicules mais reportent leur décision d'achat faute de visibilité sur le court terme», rapporte Abdelilah Khabbach, directeur général délégué d'Auto-Hall. Ce segment fait les frais du repli des ventes de son duo de tête, en l'occurrence Mitsubishi et Toyota dont le nombre de véhicules utilitaires vendus a décroché respectivement de 37% (952 unités) et 4,8% (1 164). A l'opposé, Peugeot et Dacia limitent la dérive du segment avec des ventes en amélioration respectivement de 46 et 80%, grâce aux modèles Partner et Bipper Tepee pour la marque au lion et Dokker et Lodgy pour la marque économique. D'ailleurs ces modèles cannibalisent une partie de la demande adressée aux VP. «Il s'agit d'une tendance majeure qui caractérise de plus en plus le marché auto. Le segment du Ludospace qui compte les Partner, Lodgy, Kangoo, Caddy ou Doblo jouit d'un attrait grandissant auprès des consommateurs. Ce sont des petites cylindrées, à 100% diesel, qui assurent une utilisation polyvalente entre le familial et le professionnel, et sont abordables en matière de prix qui commencent en moyenne à 120 000 DH», note Housni Chraïbi, directeur développement de Sopriam. Le poids des ventes de ce segment est passé de 17% du marché global de l'auto en 2010 à 20% en 2013 puis à 22% actuellement. Forte demande sur les motorisations inférieures ou égales à 8 chevaux fiscaux Selon des cadres commerciaux, le marché reste également très porté par les citadines et les citadines Sedan. En effet, la demande reste soutenue sur des modèles comme les Peugeot 301, 206, 207, la Citroën C3, la Hyundai i10, la Ford fiesta… «A prix réduit, les voitures de ce segment sont plus pratiques en ville, économiques, peuvent être très bien équipées et présentent dès lors le même confort que les berlines. Elles occasionnent surtout un coût d'utilisation abordable en matière de consommation de carburant, assurance, vignette…», note une responsable de succursale chez Renault. «Depuis 2010, on note une orientation du marché vers les petites cylindrées. La demande adressée aux motorisations inférieures ou égales à 8 chevaux fiscaux s'est accentuée», remarque M. Chraïbi. Cela dit, en 2014, les ventes de voitures essence ont pris un nouveau coup. Après 30% de baisse en 2013, elles ont fondu de plus de 45% sur les huit premiers mois de 2014. «La hausse soutenue du prix de l'essence a fait en sorte que le marché se diésélise davantage. A fin août, 92% du parc national roule au diesel contre 80% en 2012», précise M. Ennaciri. «Le reste du parc qui roule à l'essence est pour une grande partie constitué de véhicules qui n'ont pas de version diesel sur le marché», note un opérateur.