Les vêtements confectionnés et la bonneterie enregistrent une baisse respective de 2 et 10,8%. Les industriels expliquent la baisse par la crise en Europe et aussi par l'absence d'intégration industrielle. Le rebond n'est pas au rendez-vous, comme l'escomptaient les industriels du textile. Contrairement aux prévisions, les exportations ne se sont pas maintenues au niveau de 2012. L'exercice 2013 s'est terminé sur une baisse de 4,6% par rapport à l'année antérieure. Le chiffre d'affaires a à peine atteint 26,3 milliards de DH contre 28,2 milliards à fin 2012. Les statistiques de l'Office des changes laissent apparaître un recul des exportations des deux principales filières du secteur. Le chiffre d'affaires de la confection s'est situé à 19,1 milliards de DH à fin décembre 2013 contre 19,5 milliards à la même période de l'année antérieure, soit une régression de 393 millions. La bonneterie n'a pas été épargnée puisque ses exportations ont chuté de 10,8%, à 7,2 milliards de dirhams en 2013. Pourtant, les industriels disent ne pas être très inquiétés dans la mesure où l'offre textile marocaine se maintient sur les marchés étrangers, les pays européens en particulier. En dépit de la baisse amorcée depuis 2008, la part des exportations textiles marocaines dans les importations de l'Union Européenne se situe autour de 4%. C'est tout de même en dessous de la Turquie qui contrôle 10 à 12% de ce marché. L'industrie nationale ne dispose ni d'un amont fort ni d'un aval bien structuré L'essoufflement des exportations, difficile à nier, s'explique dans un premier temps par la crise de la consommation en Europe. Les industriels avancent en second lieu l'absence de l'intégration industrielle. «L'industrie textile nationale qui ne dispose ni d'un amont fort ni d'un aval bien structuré appelle, selon les industriels, à une restructuration à l'image de ce qui a été effectué en Turquie», souligne un opérateur. L'intégration permettra de sortir de la sous-traitance pour aller vers une activité à forte valeur ajoutée. C'est d'ailleurs ce que prévoit la stratégie 2025 de l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (Amith). Cette stratégie a pour objectif, doit-on le rappeler, de porter la part du Royaume dans le commerce mondial du textile à 1% en 2025 contre 0,5% actuellement. Si, en 2013, le Maroc, à l'instar des autres pays du Maghreb, avait perdu du terrain dans l'approvisionnement de l'Europe, en 2014 il faudrait, de l'avis des exportateurs, profiter des nouvelles opportunités d'achat en faisant face à la concurrence de la Turquie, des pays de l'Est, du Sri-Lanka, du Vietnam, du Bengladesh ou encore du Cambodge dont les exportations enregistrent depuis 2011 une progression soutenue dépassant parfois les 35%.