J'ai un collaborateur qui refuse de prendre conscience qu'il a de sérieux problèmes en matière de management d'équipe. Pour lui, il a raison de se comporter comme il le fait, c'est-à -dire de façon autoritaire, pilotant les chiffres et uniquement les chiffres. Comme son équipe n'ose rien lui dire directement il ne voit vraiment pas le problème. Mais moi j'en suis au 3e départ à gaérer en à peine 7 mois ! Le pire c'est quand je l'entends en réunion, jouer au «manager modèle», donnant des conseils qu'il n'applique pas du tout en réunion ! Vous avez bien raison : tant que cette personne n'a pas pris conscience qu'il y avait un problème et qu'elle en était en grande partie responsable, vous n'arriverez à rien. Alors comment procéder ? D'abord en étant patient mais aussi direct ! Les sous-entendus, les «messages» indirects ne sont pas efficaces dans ce contexte. Alors DITES LES CHOSES clairement, bien sûr, en «enveloppant» vos remarques de «courtoisie professionnelle» mais en verbalisant cette problématique. Indiquez clairement aussi les conséquences de ses défaillances managériales et notamment le turnover (un collaborateur qui démissionne = un an de salaire en terme de coûts pour l'entreprise) tout en évitant de NOMMER les personnes qui se plaignent de lui (nous ne sommes jamais à l'abri de représailles…). Quick sucess Patient, car vous n'obtiendrez pas de «feed-back» positif de sa part dans l'instant. Il aura besoin de temps pour digérer cette «discussion de vérité» mais, une fois le choc passé, revenez à la charge pour la deuxième étape, celle des «quick success» ! Quand on se met à un sport, les débuts sont difficiles, et on peut avoir tendance à «lâcher la partie» au premier obstacle. Ce qui nous fait tenir, c'est de voir que nous sommes plus en forme, encaissant le stress plus sereinement par exemple. Et c'est cela qui nous donne envie d'enfiler notre tenue de sport. Il en va de même dans un processus de changement de mindset. Si votre collaborateur ressent un PLUS en changeant quelques méthodes de management, il aura envie de persévérer ! Aussi, établissez avec lui ses objectifs en la matière : ce qu'il aimerait obtenir et en quoi cela serait plus agréable et efficace pour lui. Et aidez-le à obtenir ces victoires, une à une, pour enfin le laisser à un rythme de croisière. Ces quick success ne seront pas des BIG SUCCESS, mais des choses très simples comme prendre le temps de déjeuner avec son équipe, organiser plus de réunions participatives, mais aussi des bilatérales propices à des échanges plus profonds avec son collaborateur… Il sera lui-même surpris d'y «trouver son compte», car en établissant un dialogue nouveau avec son équipe il apprendra à la découvrir sous un autre angle et à démarrer ENFIN des liens basés sur la CONFIANCE ! Un manager dans le même cas avait reconnu que lui-même «préférait cette ambiance de travail à celle du passé basée sur des directives, remontrances et où tout le monde se tenait sur ses gardes».A partir de ce moment, vous pourrez monter en puissance dans vos attentes, mais rappelez-vous toujours qu'avant d'apprendre à courir il faut savoir se tenir debout ! SAV Chasser le naturel et il revient au galop : même si vous aurez certainement atteint des résultats, ils ne pourront être pérennes que si vous assurez le SAV (service après-vente) de votre coaching ! Aussi, restez vigilant ! Maintenez votre accompagnement, et notamment en période de stress (fin d'année, budgets, fin de mois…) car c'est dans ces moments-là que l'inné prend le pas sur l'acquis et que l'EXCELMANAGER (focus sur les chiffres) reviendra au galop ! Ne vous découragez pas, votre attitude est la bonne, rappelez-vous la phrase de H.S.M Burns (président de Shell dans les années 60) à ce propos : «Un bon manager n'est pas celui qui s'inquiète de sa propre carrière mais bien de celles des personnes qui travaillent pour lui».