Ce conclave qui a ouvert ses travaux ce lundi, avec la participation notamment de ministres des finances et de gouverneurs des banques centrales, se tient en effet dans un contexte économique jalonné de défis et d'incertitudes, occasionnés par la salve tarifaire imposée par les Etats-Unis à leurs partenaires commerciaux. Suivez La Vie éco sur Telegram L'offensive tarifaire de l'administration Trump et son impact sur l'économie mondiale figure en tête des préoccupations du gotha du monde de l'économie et des finances, réunit cette semaine à Washington pour les réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale. Ce conclave qui a ouvert ses travaux ce lundi, avec la participation notamment de ministres des finances et de gouverneurs des banques centrales, se tient en effet dans un contexte économique jalonné de défis et d'incertitudes, occasionnés par la salve tarifaire imposée par les Etats-Unis à leurs partenaires commerciaux. La question des tarifs prend ainsi le dessus sur d'autres sujets toujours aussi pressants inscrits à l'ordre du jour de ces réunions, comme l'inflation, la dette, la révolution technologique ou encore les changements climatiques. « Les tensions commerciales domineront la semaine, tout comme les négociations bilatérales que presque tous les pays tentent de mener d'une manière ou d'une autre », a déclaré à Reuters Josh Lipsky, directeur principal du Centre de géoéconomie de l'Atlantic Council. « Il s'agit donc d'une réunion de printemps unique en son genre, dominée par un seul et même sujet », a-t-il ajouté, en référence aux tarifs douaniers. Le président américain, Donald Trump, a décrété une suspension de 90 jours des droits de douane "réciproques" pour des dizaines de pays, qui sont désormais soumis à un tarif de base de 10%. La Chine reste toutefois soumise à un tarif de 145%. Beijing a réagi en imposant des droits de douane de 125% sur les produits américains, exacerbant les tensions entre les deux plus grandes économies mondiales. L'incertitude domine les marchés financiers bien que le locataire de la Maison Blanche s'est dit, la semaine dernière, confiant qu'un accord tarifaire est possible avec tous les pays, y compris la Chine. "Je pense que dans les trois ou quatre prochaines semaines, tout pourrait être conclu", a-t-il déclaré. Dans son discours à la veille de ces réunions, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a brossé un tableau peu reluisant de l'économie mondiale, tout en pointant la montée de la volatilité des marchés financiers et une incertitude commerciale "exceptionnelle". Elle a plaidé en faveur d'une économie mondiale "mieux équilibrée et plus résiliente" pour faire face aux "tensions commerciales" qui viennent de "déborder". Selon la cheffe du FMI, les distorsions du commerce international — droits de douane et barrières non tarifaires — alimentent un sentiment d'injustice, alors que la quête "d'autosuffisance économique" et les préoccupations de sécurité nationale accentuent encore ces divisions. Les conséquences des tensions commerciales sont "importantes", a-t-elle noté, en citant d'un côté, les droits de douane américains ayant atteint des niveaux "jamais vus depuis plusieurs générations" et, de l'autre, les chaînes d'approvisionnement mondiales perturbées. Le FMI doit publier mardi sa mise à jour des perspectives de l'économie mondiale, avec des projections à la baisse. Le programme de cet événement qui s'étale sur une semaine, comprend une série de réunions et de tables rondes sur une panoplie de questions liées notamment aux moyens pour faire face aux séquelles des crises, favoriser le développement durable et atténuer les tensions sur les marchés financiers mondiaux. Ce conclave est aussi l'occasion de rendre publics nombre de rapports sur la situation actuelle et les perspectives de l'économie mondiale. Les assemblées annuelles FMI-BM sont tenues deux années sur trois à Washington, et chaque trois ans dans un pays membre des institutions de Bretton Woods. En 2023, elles ont eu lieu à Marrakech avec la participation de représentants de 189 délégations, dont des ministres des finances et du développement, de hauts responsables des deux institutions financières mondiales, des gouverneurs de banques centrales, des parlementaires, des responsables du secteur privé, ainsi que des représentants des organisations de la société civile et des universitaires.