Assouplissement monétaire, sortie à l'international, marché secondaire des créances en souffrance, cryptoactifs... Le Wali de Bank Al-Maghrib fait le point. Suivez La Vie éco sur Telegram Bank Al-Maghrib a décidé de poursuivre l'assouplissement de sa politique monétaire entamée en juin dernier de 25 points de base (pbs) à 2,75%, qui a été toutefois interrompue en septembre après l'annonce d'un statu quo. Lors de son dernier conseil de l'année, la banque centrale a ainsi abaissé son taux directeur de 25 pbs supplémentaires, pour atteindre 2,5%. Elle se base pour cela, entre autres, sur l'inflation qui évolue à des niveaux bas et qui devrait terminer l'année autour de 1%, après 6,1% enregistré en 2023. Celle-ci devrait rester modérée, se situant à 2,4% en 2025 et à 1,8% en 2026. Sa composante sous-jacente reculerait de 5,6% en 2023 à 2,1% cette année, puis à 2% en 2025 et à 1,8% en 2026. «Nous pouvons assouplir davantage. Mais, ma crainte reste la reprise de l'inflation» a expliqué Abdellatif Jouahri, lors du point de presse post-conseil tenu ce mardi. «Plusieurs incertitudes entourent l'évolution du contexte international et national. Si l'inflation se confirme et la croissance se développe, nous devons voir à quel niveau et pour quels secteurs. Mais à côté, toutes les conditions doivent être passées au crible», a argumenté le Wali de Bank Al-Maghrib. Aucune décision n'est prise pour le court ou le moyen terme quant au changement du taux directeur. «Les décisions sont prises réunion par réunion», aime-t-il à dire. La sortie à l'international en début d'année Selon les dernières révélations de Jouahri et qui se basent sur ses rencontres avec le ministère des Finances, le recours du Trésor au marché international devra se faire au premier trimestre de 2025. Le Maroc est prêt mais attend toujours le moment opportun. «Le timing est nécessaire non seulement pour les conditions de taux, mais également pour la réputation du Maroc». Par ailleurs, Bank Al-Maghrib s'attèle sur plusieurs projets dont les plus imminents sont la création du marché secondaire des créances en souffrance. «Nous avons tenu notre parole. Le texte est finalisé et adressé au secrétariat général du gouvernement. Reste à suivre son circuit d'adoption». Idem pour les cryptoactifs dont le projet de loi a tenu compte des dernières recommandations du G20. Si les grandes lignes restent confidentielles, Jouahri promet du moins que le texte réglementaire comprend de la flexibilité et de l'innovation. Actuellement, BAM travaille sur les textes d'application, toujours avec l'assistance de la Banque mondiale et du FMI. «Ce document devrait même servir de cadre général pour constituer une référence pour tous les pays émergents qui souhaitent réglementer les cryptoactifs», confie-t-il. Cash, le rapport bientôt publié La banque centrale mène deux autres projets en parallèle. Le premier se rapporte au régime de change dont le passage à l'étape suivante est toujours en cours. Le second à la mise en place de la 2e phase de la stratégie nationale de l'inclusion financière. A ce titre, Jouahri souligne que le rapport sur le cash sera bientôt finalisé et comprend non seulement le diagnostic de la circulation fiduciaire, mais également les mesures à prendre et leur priorisation. Améliorer les paiements digitaux et moderniser les moyens de paiement constituent ainsi les objectifs de la banque.