Une fois de plus, MEDays donne la voix à l'Afrique pour parler de l'Afrique. En des termes clairs. On y dresse le topo, tout en se projetant dans l'avenir. Suivez La Vie éco sur Telegram Tanger est à l'heure de l'Afrique, de ses «souverainetés» et de ses «résiliences», mais aussi et surtout de ses «potentialités» à capitaliser. La 16e édition du Forum MEDays, qui se tient jusqu'au 30 novembre, ratisse large sur ces différentes thématiques qui font à la fois le topo de la situation et se projettent au-delà en proposant des pistes pour que le continent puisse s'affranchir des pesanteurs de l'Histoire, qu'il traîne depuis les années 1960, et affronter l'avenir avec plus de sérénité et de confiance. D'ailleurs, à suivre le déroulé de cette journée du jeudi 28 novembre, au cours de laquelle on a eu droit à des intervenants de haute volée et de haut rang, on se rend à cette évidence : l'Afrique est en train de peaufiner sa propre feuille de route dans une conjoncture mondiale aussi prometteuse que pleine de défis à surmonter, comme nous le dira, en aparté, l'ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Dr Cheikh Tidiane Gadio. Certains pourraient avancer qu'on est en présence de «lieux communs», pourtant la réflexion en cours, adossée aux actions que les décideurs entreprennent, laissent entrevoir une «prise de conscience qui va dans le sens de se traduire dans l'action». Ce qui va droit dans la vision du Maroc, prônée et actée par le Roi Mohammed VI, en faveur de «solidarités agissantes» à tous les niveaux, dont l'un des piliers est en train de se convertir, notamment, sur le plan économique. Or, parmi les prérequis figure l'impératif pour le continent d'ouvrir la voie pour les ressources humaines dont regorge l'Afrique, qu'on ne cesse de qualifier de «l'avenir de la planète». Autant en interne certes, mais aussi en externe avec ses diasporas qu'il va falloir mobiliser davantage pour être au service du développement du contient. D'autant plus que la matière grise de l'Afrique, essaimée de par le monde, pourrait largement y contribuer. Mais là encore, il y a des efforts à consentir pour faire de telle sorte à ce que ces diasporas y croient et s'y investissent. Les changements de paradigmes au niveau politique, au cours de ces dernières années, prêtent d'ailleurs à un «optimisme réaliste et réalisable», pour reprendre une terminologie qui casse avec d'«anciens syntagmes discursifs» qui se réduisaient «à pleurnicher au lieu de proposer des pistes enceintes d'élans porteurs». Outre l'intérêt porté aux ressources humaines africaines, la cohérence de l'approche voudrait aussi qu'on s'appesantisse sur la cardinale importance que revêt «l'intégration économique continentale», dont le chemin passera inéluctablement par «une réelle intégration régionale», voire, serait-on tenté de dire, «de réelles intégrations régionales». Mais, ces perspectives n'auront de sens et de perspectives que quand on en aura fini avec la souveraineté sécuritaire. En effet, avec la prolifération des mouvements terroristes, notamment au niveau des vastes frontières entre les Etats africains, il devient plus que nécessaire que l'approche soit une réponse continentale. Surtout en présence de forces qui se nourrissent des «subdivisions» qui prévalent et dont elles tirent profit au détriment de l'Afrique. Le Royaume du Maroc, sous la conduite de son Souverain, y travaille et son rôle est salué de par le monde. Maintenant, en attente des «outcomes» de ce rendez-vous tangérois, on est déjà dans la certitude, dans un environnement international qu'on dit «incertain», que la réflexion intra-africaine va dans le sens de l'Histoire dont les contours se précisent. Les décideurs seraient inspirés d'en prendre acte. Et ce, malgré le fait que «certaines parties» demeurent «otages volontaires» des réflexes qui remontent aux années du «Mur de Berlin» !