Sur les 50 revendications formulées par les étudiants, 45 ont été satisfaites, nous indique, d'emblée le doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de Guelmim, où une bonne partie des étudiants ont repris leurs cours. Il nous explique qu'au-delà de la durée des études, la réforme amorcée tend à répondre à plusieurs défis, dont l'amélioration de la qualité de la formation. Eclairages. Suivez La Vie éco sur Telegram Les remous dans les facultés de médecine continuent, mais à des degrés divers. À Guelmim, à titre d'illustration, et suite à un dialogue avec les étudiants de la 1ère année amorcé par le doyen de la faculté, ils sont 36 étudiants sur 97 à avoir suivi normalement les cours programmés au titre du 2ème semestre et à passer leurs examens, nous apprend Aziz Fassouane. De même, ajoute le doyen de la Fac, ils ont bénéficié d'une session exceptionnelle pour passer les examens du 1er semestre et pratiquement la totalité de ces étudiants ont été admis en 2ème année, dont les cours devaient débuter ce lundi 14 octobre. En revanche, tous les nouveaux étudiants suivent, normalement, leurs cours depuis le 23 septembre dernier, renseigne notre source. Le professeur Fassouane rappelle, en guise de topo, que le Maroc a pris sur lui de réformer les études en médecine pour répondre à plusieurs défis liés, notamment, à la santé publique, la formation des professionnels de la santé et la qualité des soins. Une réforme, estime notre interlocuteur, qui vise une harmonisation avec les standards internationaux en vue d'assurer une formation de qualité avec une meilleure reconnaissance des diplômes. C'est qu'il s'agit, nous dit Pr. Fassouane, d'« une réponse à des enjeux nationaux de santé publique, tout en cherchant à rendre la formation médicale plus adaptée aux réalités du pays et aux exigences moderes de la profession ». S'agissant de la durée des études, ramenée de 7 à 6 ans, une question qui a « suscité des inquiétudes non fondées et injustifiées de la part des étudiants quant à la qualité de la formation », le doyen explique qu'elle est « en ligne avec les standards européens, qui, plus est, permet une meilleure reconnaissance internationale des diplômes et, partant, faciliter les échange académiques ». Au-delà de la durée des études, la réforme prônée tend surtout à améliorer la qualité de la formation, en réorganisant le programme avec un focus sur les compétences pratiques et cliniques, l'utilisation des nouvelles technologies, la simulation médicale et le renforcement des soft-skills, étaie le doyen. D'ailleurs, rappelle-t-il, des rencontres de communication ont été organisées avec les étudiants pour expliquer les tenants et les aboutissants de ladite réforme, mais aussi sur les moyens d'améliorer la formation, nonobstant la réduction de la durée de formation. Seulement voilà, leur réaction a été de déclencher une grève qui dure depuis plus de 10 mois, « sans se soucier des conséquences négatives que cela aura sur leur parcours ». Or, en vue de sortir de ce blocage, des solutions ont été proposées par les différentes médiations, notamment parlementaire et celle du Médiateur du Royaume. Certes ces médiations n'ont pas abouti, mais « la main reste toujours tendue pour un dialogue sérieux et responsable basé sur la confiance, et les étudiants doivent saisir l'opportunité pour assouplir leur position ». D'autant plus que « tous les mécanismes de suivi des solutions, ayant l'objet du communiqué du ministère de tutelle daté du 30 septembre dernier, ont été garantis pour assurer que les engagements pris soient respectées ». L'objectif étant, on s'en doute, de sauver l'année universitaire. Et les étudiants, qui continuent leur démarche protestataire, doivent se décider rapidement au moment à la nouvelle année a commencé, et « le temps ne joue pas en leur faveur ».